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Culture - Emploi culturel : toujours aussi dynamique, toujours aussi francilien

Panorama de l'emploi culturel en France, l'étude de l'Insee intitulée "La culture : une activité capitale" analyse les derniers chiffres disponibles. Au 1er janvier 2013, on comptait près de 700.000 emplois dans le secteur de la culture, soit 3% de l'emploi total. "Capitale", la culture l'est aussi dans son implantation géographique, Paris concentrant près de 30% des emplois.

Dans la dernière livraison de sa lettre "Insee Première", l'institut publie une étude intitulée "La culture : une activité capitale". Le titre, en forme de jeu de mots, fait allusion à l'extrême concentration de l'emploi culturel en Ile-de-France et, plus encore, à Paris. La définition de l'emploi culturel recouvre les secteurs traditionnels (édition écrite, spectacle vivant, arts visuels, patrimoine, audiovisuel et multimédia, enseignement culturel), mais aussi l'architecture et la publicité. L'enjeu est loin d'être négligeable, puisque, dans cette définition, l'emploi culturel représente 3% de l'emploi total en France.

Une progression de l'emploi culturel de 50% en vingt ans

Au 1er janvier 2013 - derniers chiffres disponibles -, le secteur culturel comptait ainsi près de 700.000 emplois (691.365) : 500.252 salariés (72%) et 191.113 non salariés (28%). Ces derniers représentent une part très supérieure à celle enregistrée pour l'ensemble de l'emploi en France (12%). En termes d'effectifs, l'édition écrite (dont la presse) constitue le premier pourvoyeur d'emploi avec 152.075 personnes, suivie par le spectacle vivant (122.007), l'audiovisuel-multimédia (108.758), la publicité (90.426), les arts visuels (78.303) et l'architecture (70.739). La part des non salariés varie très fortement selon les secteurs : elle n'est que de 2% dans le patrimoine, mais monte à 45% dans l'architecture (avec une forte proportion de professions libérales) et même à 70% dans les arts visuels (avec les graphistes et illustrateurs free-lance).
En termes d'évolution, le secteur de la culture est l'un des plus porteurs en matière d'emplois. Les effectifs se sont en effet accrus de 50% au cours des vingt dernières années. Selon l'Insee, "cette croissance trouve peu d'équivalents dans le reste de l'économie, sauf dans les emplois à domicile ou l'informatique".
Autre caractéristique propre au secteur culturel : la mobilité professionnelle et la multiplication des emplois en cours d'année. Dans le spectacle vivant par exemple, chaque personne occupe en moyenne 2,9 emplois durant l'année. Ce nombre d'emplois annuel est également de 2,5 dans le secteur de l'audiovisuel et du multimédia. Dans ces deux secteurs, il est difficile de ne pas y voir les effets de l'intermittence. Le nombre d'emplois occupés par an est en revanche plus faible dans le patrimoine (1,4) ou l'architecture (1,2). Tous secteurs confondus, une personne travaillant dans la culture occupe, en moyenne, deux emplois par an.

Paris concentre près de 30% de l'emploi culturel

Mais la caractéristique la plus frappante de l'emploi culturel reste toutefois sa très forte concentration géographique. L'Ile-de-France accueille en effet 52,4% des emplois salariés de la culture : 29,4% dans Paris intra-muros (qui ne représente pourtant que 3% de la population française) et 23% dans le reste de la région. Du coup, l'emploi culturel représente 7,9% de l'emploi total à Paris, contre 2% en province.
Les autres régions sont loin derrière en termes d'emplois : 8,1% de l'emploi culturel total en Auvergne-Rhône-Alpes, 5,6% en Paca, 5,5% en Nouvelle-Aquitaine... La proportion la plus faible s'observe en Centre-Val de Loire (1,9% du total de l'emploi culturel salarié) et en Corse (0,3%), ainsi que dans les DOM (0,4% en Martinique, 0,1% en Guyane...).
Le déséquilibre est particulièrement prononcé dans l'audiovisuel et le multimédia, où 72% des emplois salariés sont concentrés à Paris et en Ile-de-France. Une seule grande chaîne (Arte) est en effet implantée en province (Strasbourg). L'Ile-de-France et Paris sont également prééminentes dans le domaine de l'édition de jeux électroniques, du patrimoine (concentration des musées et des monuments) ou de l'édition de livres, concentrée dans un quartier de la capitale, malgré le contre-exemple réussi d'Actes Sud à Arles.
La répartition est en revanche moins déséquilibrée pour les salariés du spectacle vivant, de l'enseignement culturel et de l'architecture. La presse écrite est le seul cas - PQR oblige - où les emplois culturels sont plus nombreux en régions qu'en Ile-de-France.

 

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