Tourisme - La consommation touristique avait progressé de 1,9% en 2014 pour atteindre 7,4% du PIB
Dans la dernière livraison de sa lettre "4 pages", la direction générale des entreprises (DGE) livre les chiffres de la consommation touristique intérieure en 2014. Notion centrale du compte satellite du tourisme, la consommation touristique intérieure (CTI) est un agrégat mesurant "la consommation des visiteurs (touristes et excursionnistes) français ou étrangers, au cours ou en vue des voyages qu'ils ont effectués en France ou à partir du territoire français, réalisée auprès des fournisseurs de services et de biens de consommation résidant en France".
Les touristes étrangers représentent 2,43% du PIB
En 2014, la CTI a atteint 158,3 milliards d'euros, en hausse de 1,9% par rapport à 2013. Ce chiffre marque un début de redressement après le net ralentissement qui a succédé au pic de 2011 : +7,3% en 2011, +2,1% en 2012 et +1,1% en 2010. La consommation touristique intérieure est désormais égale à 7,4% du PIB. Ce chiffre confirme la part croissante du tourisme dans la PIB (7,0% en 2010) et son rôle important dans l'activité économique française. Les dépenses des seuls touristes étrangers représentent 2,43% du PIB français, contre 2,16% en 2010.
Les deux tiers de la CTI de 2014 (106,4 milliards d'euros) résultent de la consommation des résidents français, tandis qu'un tiers (51,9 milliards) est le fait des touristes étrangers. Depuis 2010, la consommation des non-résidents a progressé deux fois plus vite (+19,6%) que celle des résidents (+9,8%).
Un bémol toutefois : depuis 2011, l'effet prix est le principal facteur de la progression de la consommation touristique intérieure. En 2014, la progression de 1,9% se décompose ainsi en +0,5% d'effet volume et +1,4% d'effet prix. Cette situation est cependant meilleure que celle des deux années précédentes, qui ont connu un effet volume négatif (-0,6% en 2011 et -0,2% en 2013), compensé par l'effet prix.
Les perdants et les gagnants
En termes d'hébergement marchand, le perdant est l'hôtellerie, qui voit sa part passer de 53,9% en 2010 à 51,7% en 2014 (46,0% pour les visiteurs français et 62,6% pour les visiteurs étrangers). Le camping (8,6% en 2010 et 8,5% en 2014) et les autres hébergements marchands (résidences de tourisme et hôtelières, villages de vacances, auberges de jeunesse...), avec respectivement 9,5% et 9,5% de part de marché, restent stables, tandis que les gîtes ruraux et les autres locations saisonnières gagnent le terrain perdu par les hôtels (28,0% et 30,2%).
En termes de transports, les compagnies aériennes françaises voient leur part de marché reculer (-0,5% en 2014 par rapport à l'année précédente), tandis que celle des transporteurs étrangers progresse (+6,8%). Dans les transports terrestres, le rail recule face au covoiturage.
De façon globale, trois postes représentent à eux seuls 51% de la dépense touristique : le transport non urbain (27 milliards d'euros), l'hébergement marchand (25 milliards) et les cafés et restaurants (20 milliards). Avec 17 milliards d'euros viennent ensuite les dépenses liées aux déplacements en voiture (carburants, péages, locations de véhicules...). Les services culturels, sportifs et de loisirs représentent pour leur part 8,7 milliards d'euros, dont 2,3 milliards pour les musées, spectacles et autres activités culturelles, 2,3 milliards également pour les casinos, 3,2 milliards pour les parcs d'attraction et autres services récréatifs et 1,0 milliard pour les remontées mécaniques.
Si l'année 2014 marque ainsi un redressement de la consommation touristique intérieure, tous les regards sont désormais braqués sur 2015. Il reste en effet à connaître l'impact global des attentats du 13 novembre. Celui-ci devrait se faire sentir dans la consommation touristique intérieure 2015, même s'il ne porte que sur un mois et demi.