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Education - Education prioritaire : l'observatoire des zones prioritaires publie un manifeste

Dans un manifeste adressé aux candidats à la présidentielle, l'OZP sensibilise ces derniers aux fondamentaux de l'éducation prioritaire, leur rappelant qu'avant d'être une question de moyens budgétaires et de nombre d'élèves par classe, les REP (ex-ZEP) visent à la réussite des élèves issus de famille populaire par l'innovation éducative et pédagogique. Dans cet esprit, l'observatoire estime qu'il faudrait "favoriser la convergence des forces éducatives des territoires".

L'Observatoire des zones prioritaires, association qui regroupe des acteurs de l'éducation prioritaire, a publié le 11 janvier un Manifeste qui s'adresse aux candidats aux élections présidentielles du printemps prochain. Il formule huit propositions visant à "faire de l'éducation prioritaire le levier de la refondation de la scolarité obligatoire et de la réussite des élèves de tous les territoires". Si la plupart des propositions porte sur la pédagogie, la dernière suggère de "favoriser la convergence des forces éducatives des territoires".
Plus précisément, l'OZP appelle à "organiser la convergence des forces éducatives des territoires prioritaires autour d'un projet social, éducatif et culturel : partenariat avec les communes, les départements, les parents et les associations". Car lui aussi est convaincu que "même en se transformant, l'Ecole ne détient pas à elle seule les clefs de la réussite".
Aux candidats à la présidentielle, elle pose la question : "La refondation de l'Education prioritaire est bien engagée, mais lui donnera-t-on le temps nécessaire pour qu'enfin les enfants des territoires de relégation accèdent à la réussite scolaire et éducative ?"

La réforme "a redonné son sens à l'éducation prioritaire"

Créée en 1990 avec pour objectif de favoriser les échanges et la réflexion sur l'éducation prioritaire (REP+ et REP) et plus largement sur la lutte contre l'échec scolaire et l'exclusion dans les territoires de la politique de la ville, l'OZP voit d'un très bon œil la réforme initiée en 2014. Elle estime que cette réforme "a redonné son sens à l'éducation prioritaire", ce qui correspondait au vœu formulé dans son précédent manifeste publié en 2006.
Mieux, la réforme de l'actuel gouvernement "a redonné son sens à l'éducation prioritaire en choisissant l'entrée par la pédagogie", ce qui correspond également aux convictions de l'OZP. Dès lors, pour en récolter les bénéfices et éviter qu'elle ne soit remise en cause (car "une nouvelle perte de sens est toujours possible"), il faudrait "sanctuariser l'éducation prioritaire" et donner du temps au déploiement de la réforme. Du temps et des moyens pour : s'approprier le référentiel d'éducation prioritaire, faire émerger des collectifs professionnels dans les réseaux, constituer un vivier de formateurs en éducation prioritaire, dégager du temps pour la formation et le travail collectif, accentuer la scolarisation des moins de 3 ans, consolider les réseaux écoles-collège... et "rassembler autour de l'école les forces des territoires de l'éducation prioritaire" en soutenant les associations et les collectivités locales.

La taille ne suffit pas

La position de l'OZP sur la question des périmètres de l'Education prioritaire est originale. D'abord, elle entend dénoncer un "contre-sens politique majeur" qui consisterait à croire que "la labellisation éducation prioritaire est conçue comme un moyen d'abaisser les effectifs par classe et d'attribuer des avantages indemnitaires (aux enseignants)". Elle estime pour sa part que "bien sûr, la taille des classes doit être limitée significativement dans les territoires où se concentre une population défavorisée, mais dans le cadre d'un projet de réseau soutenant une évolution des pratiques pédagogiques et éducatives. Sinon, cette diminution a un coût élevé pour des résultats très limités".
Resserrer l'éducation prioritaire sur les territoires "fortement marqués par les inégalités et les exclusions", l'OZP y est favorable. Mais "resserrer l'éducation prioritaire, ce n'est pas d'abord concentrer les moyens budgétaires, c'est garantir aux territoires très défavorisés que, grâce à un dispositif dérogatoire, des pratiques susceptibles de réussir y soient mises en œuvre". Selon l'association, "l'éducation prioritaire ne peut s'étendre à tous les territoires où les enfants de la classe ouvrière sont les plus nombreux" car ça "c'est la mission ordinaire du système éducatif de les faire réussir". Selon lui, la labellisation "éducation prioritaire" figurerait avant tout la mise en œuvre d'un "projet local mobilisateur".

 

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