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Santé - Des maternités moins nombreuses, mais pourtant toujours aussi proches

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude intitulée "Les maternités : un temps d'accès stable malgré les fermetures". Celle-ci mesure l'évolution des temps d'accès entre 2001 et 2010. A cette date, la France a compté 790.000 accouchements, soit une progression de 5% en dix ans. Sur la même période, le nombre de maternités s'est nettement réduit, passant de 679 à 535. Cette réduction de 21% du nombre de maternités ne s'est toutefois traduite que par un recul de 10% du nombre de lits, passé de 19.025 en 2001 à 16.986 en 2010. Pour mémoire, on rappellera que la France comptait 1.370 maternités en 1975. Sous l'effet de la politique de mise en sécurité des maternités, lancée dans les années 1970, leur nombre était déjà tombé à 814 en 1996. Ce mouvement a encore été accéléré par le décret du 9 octobre 1998 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des maternités.

Plus de 150 petites maternités ont fermé en dix ans

Sur la période 2001-2010, la diminution du nombre de maternités concerne uniquement celles de type 1 (autrement dit les plus petites disposant uniquement d'une unité d'obstétrique), passées de 415 à 263. Celles de type 2 (obstétrique et néonatologie) et de type 3 (obstétrique, néonatologie et réanimation néonatale) progressent au contraire légèrement, passant respectivement de 208 à 212 et de 56 à 60. Les maternités de type 2 et 3 assurent 72% des accouchements (respectivement 48% et 24%), contre 58% en 2001.
Les fermetures de petites maternités ont eu pour effet d'augmenter la taille moyenne des maternités de type 1. Les fermetures concernant le plus souvent des structures d'une vingtaine de lits, les maternités de type 1 comptent aujourd'hui 42 lits en moyenne. En termes géographiques, ces fermetures se répartissent dans la quasi-totalité des régions. Le nombre de maternités va de 4 à 96 selon les régions. En dépit de ces écarts apparents, les disparités interrégionales - en termes de nombre moyen de lits pour 1.000 accouchements - ont été réduites d'un tiers au cours de la période. En 2010, 424 communes sont équipées d'au moins une maternité, soit 70 de moins qu'en 2001 (86 communes n'ont plus de maternité, tandis que 16 sont nouvellement équipées).

Pas plus de temps pour rejoindre la maternité

En dépit des ces évolutions marquées, l'étude de la Drees constate que "dans l'ensemble, malgré la concentration de l'offre de soins, les femmes ne mettent pas plus de temps pour se rendre à la maternité". La moitié des femmes y accèdent en moins de 17 minutes et la part des accouchements réalisés à plus de 30 minutes du domicile est restée stable au cours de la période (23%). Les contrastes entre territoires sont toutefois assez prononcés. Ainsi, dans huit départements (Alpes-de-Haute-Provence, Ariège, Creuse, Gers, Haute-Corse, Haute-Saône, Lot et Corrèze), plus de la moitié des femmes accouchent à une demi-heure ou davantage de leur domicile, tandis que seules 15% des Franciliennes sont dans une telle situation. Ces huit départements - plutôt ruraux et peu peuplés - ne représentent toutefois que 1,7% des femmes en âge de procréer et 1,5% des accouchements. Autre élément positif : l'étude révèle que les communes aux temps les plus élevés en 2001 ont vu leur situation s'améliorer. A cette date, 44% des communes - représentant 16% des accouchements - affichaient un temps d'accès médian supérieur à 30 minutes. En dix ans, ce temps d'accès s'est réduit de deux minutes et demie, alors qu'il augmentait légèrement pour les communes les mieux loties en la matière : +0,8 minutes pour les communes qui affichaient en 2001 un temps d'accès inférieur à 20 minutes et +0,3 minutes pour celles dont le temps d'accès était compris en 20 et 30 minutes.
Au total - et malgré la nette réduction du nombre de maternités entre 2001 et 2010 -, le temps d'accès médian pour l'ensemble des communes est resté quasi stable (+0,1 minute) et la moitié des femmes mettent aujourd'hui moins de 17 minutes pour rejoindre la maternité. La Drees avance plusieurs explications à cette absence d'impact négatif de la réduction du nombre de maternités : la meilleure répartition géographique de l'offre et un recours plus fréquent à la maternité la plus proche (les femmes ayant davantage confiance dans les maternités de proximité après la fermeture de celles qui présentaient l'activité la plus faible). 

 

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