Finances locales - Dépénalisation du stationnement : TDIE remonte au créneau
Au lendemain de la proposition du Comité des finances locales (CFL) de passer de 11 à 20 euros l'amende de stationnement, l'association TDIE (Transport Développement Intemodalité Environnement), qui fédère élus, professionnels et experts du secteur des transports, a réagi en demandant une "authentique modernisation de la tarification du stationnement".
Elle dénonce l'"archaïsme" du système français qui repose sur des amendes pénales forfaitaires dont le montant est le même sur tout le territoire. "Est-il logique que l'amende forfaitaire reste au même prix sur les Champs-Elysées à Paris que dans un chef-lieu de canton rural ?", interroge-t-elle en rappelant que "90% des véhicules stationnant en surface sur Paris le sont de manières illégales". "Dans la majeure partie des pays européens, souligne TDIE, le système repose sur des services publics locaux du stationnement, à l'échelle de la commune ou de l'agglomération. Le non-respect du stationnement autorisé est sanctionné financièrement, le tout dépendant à la fois du coût du stationnement et de la rareté du domaine public routier."
L'association souhaiterait une réforme du système français qui aille en ce sens, avec une dépénalisation et une modulation locale du montant financier selon différents critères. Elle rappelle qu'une commission ad hoc présidée par Louis Nègre, sénateur-maire de Cannes et co-président de TDIE, a été mise en place en février dernier par le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. "Il faut la laisser travailler ! A moins de vouloir mettre la charrue avant les boeufs !", clame-t-elle dans un communiqué. Cette commission, qui compte des représentants des administrations centrales, du Groupement des autorités responsables de transport (Gart) et des parlementaires, doit rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année. "TDIE comprend l'impatience légitime des élus du Comité des finances locales qui attendent depuis des années que l'Etat prenne ses responsabilités en la matière… Mais l'empressement serait ici gravement contre-productif, estime l'association. Le groupe de travail doit pouvoir achever ses travaux et proposer une modernisation d'ensemble qui pourra être votée par le Parlement avant la fin de l'année."
Anne Lenormand