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Environnement - Croissance bleue : Ségolène Royal accompagne la vague

Mise en oeuvre des plans d'actions pour le milieu marin (Pamm), incitation des ports à mieux gérer leurs déchets et à mettre aux normes leurs aires de carénage, lancement d'appels à projets relatifs au littoral ou des "aires maritimes éducatives", nouveau dispositif impliquant les écoles primaires... Le 8 avril, la 2e conférence pour la croissance bleue a fait le point sur des mesures intéressant les élus proches de la mer et du littoral.

L'outil visant à réaliser ou maintenir au plus tard en 2020 le bon état écologique des eaux marines européennes, le plan d'action pour le milieu marin (Pamm), a fait l'objet d'un éclairage inhabituel mais bienvenu lors de la 2e conférence pour la croissance bleue et le climat qui s'est tenue le  8 avril à Paris. Les quatre Pamm par façade ont été élaborés avec l'appui des professionnels de la mer, des associations mais aussi des élus, via les conseils maritimes de façade. Fraîchement adoptés et dotés de programmes de surveillance et de mesures, il reste à les traduire en actions concrètes. Ce sont ces actions que ces Pamm vont permettre de déployer qui ont justement été détaillées. Subtilité : elles complètent des actions relevant d'autres secteurs comme l'aménagement ou la gestion de l'eau, déjà bien pourvus en schémas directeurs et autres exercices de planification. L'enjeu est en effet d'éviter les doublons avec les dispositifs de surveillance mis en place dans le cadre d'autres politiques sectorielles environnementales. Exemples de secteurs au final concernés : l'extraction de granulats ou la gestion des aires de carénage de navires de plaisance. Il est ainsi prévu, via ces Pamm, de mieux diffuser les méthodes de dragage qui ont le moins d'impacts pour le milieu marin et de mettre aux normes ces aires, d'ici 2021, "dans le cadre de partenariats avec les communes, les ports et les agences de l'eau". Plus floue, l'incitation des ports à améliorer "les services de collecte et de gestion des déchets". Les filets et engins de pêche usagés vont aussi faire l'objet d'une expérimentation de récupération et de collecte, pour commencer dans trois ports.

Serpent de mer de l’aquaculture

Un autre volet, qui fut longtemps le parent pauvre de cette économie dite "bleue", est l’aquaculture. La proposition de loi sur l'économie bleue, qui vient de sortir de commission mixte paritaire (voir notre article dans l'édition du 31 mars 2016), évoque son nécessaire essor. Il y a deux ans, sa relance fut déjà promise à l'issue des assises de la mer et du littoral (voir notre article dans l'édition du 19 juillet 2013). Filière "insuffisamment exploitée", intéressant certains territoires où elle pèse en termes d’emploi, elle bute sur divers obstacles dont la réglementation et des pollutions ponctuelles ou diffuses des eaux. Des zones où cette activité méconnue pourrait être renforcée sont en cours d'identification. Et un appel à projets vient d'être lancé pour améliorer la compétitivité des entreprises du secteur, avec une première phase de sélection des projets en vue pour septembre prochain. Des financements sont possibles, notamment européens : la Commission européenne vient d'annoncer investir plus de 7,5 millions d’euros au titre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, lequel peut financer des actions aquacoles.

Un concept polynésien testé en métropole

D'autres enjeux ont été abordés, les sujets allant un peu à vau-l'eau, ciblons les plus prégnants pour les collectivités. Celles qui commencent à passer à l'acte en termes d'adaptation au changement climatique suivront attentivement le déroulement de l'appel à projets qui leur sera dédié. Celui-ci est annoncé pour le second semestre et aidera les collectivités dans le déploiement de stratégies locales et concrètes d'adaptation. Un focus a également été fait sur le concept d’aire marine éducative. Né en Polynésie, il correspond à une zone maritime littorale gérée de manière participative par une école ou un groupe d’élèves. Sa méthodologie, son label et son logo ont été éprouvés dans les Marquises, où six aires marines ainsi gérées existent. La démarche est volontaire, fait appel à l'expertise des écoles et des communes concernées, mais aussi à celle d'associations environnementales ou d'usagers. Un comité de pilotage interministériel a été mis en place pour plancher sur l'extension de ce concept et sur son cadrage. Pour la prochaine rentrée scolaire, l'objectif est d'aboutir à la création de six nouvelles aires marines éducatives – trois en outre-mer et trois en métropole.

 

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