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Sport / Education - "Cours le matin sport, l'après-midi" : l'Andev s'oppose à l'extension

L'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes de France (Andev) est en "vive opposition" avec l'extension annoncée du dispositif "Cours le matin, sport l'après-midi" et le fait savoir. Pour sa présidente, Anne-Sophie Benoît, ce qui "ne devait être qu'une expérimentation a été prolongé sans évaluation", alors même que, selon elle, le dispositif "n'a plus de sens en termes de rythmes scolaires".
Le 26 mai dernier, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, annonçait que "le nombre d'établissements engagés [dans le dispositif] sera doublé pour qu'au moins 250 collèges et lycées et 15.000 élèves puissent bénéficier de cette organisation profondément innovante de la semaine scolaire". Menée depuis le mois de septembre 2010 dans 124 collèges et lycées de toute la France, l'expérimentation a, selon le ministère, "rencontré l'adhésion des équipes éducatives, des élèves comme des parents". Pour l'Andev, cette "adhésion" est sujette à caution : "Il aurait fallu mener des évaluations plus ciblées et plus précises, ne reposant pas essentiellement sur des impressions de parents d'élève ou encore de principaux de collège."

Les rythmes scolaires en question

Par ailleurs, l'association s'interroge sur les réels objectifs du dispositif "Cours le matin, sport l'après-midi". "S'agit-il d'un objectif de réussite scolaire […], de démocratisation du sport [ou] de réduction de la violence scolaire et d'amélioration du climat à l'école ?", se demande-t-elle.
L'Andev s'étonne par ailleurs "de la période d'annonce de la poursuite de cette expérimentation, qui devait nourrir la conférence sur les rythmes scolaires, dont le rapport définitif devrait être remis à la mi-juin". Pour elle, il s'agit bien "d'une nouvelle organisation de la journée et donc d'une modification des rythmes scolaires", alors que "les rythmes proposés ne sont pas conformes à la chronobiologie".
Plus largement, l'Andev pense que l'extension "posera le problème de la mobilisation des équipements sportifs et celui des enseignants" et précise que "l'expérimentation n'a pas été concluante en Allemagne". "La poursuite de cette expérimentation fait état d'un certain désordre", conclut l'association avant de proposer de mener une réflexion "sur l'éducation physique et sportive à l'école, vecteur de valorisation d'autres compétences pour les enfants en difficulté" et de considérer la question "avec les collectivités locales, dans le cadre d'un projet éducatif de territoire, qui dépasse le projet éducatif local pour devenir un vrai projet de société".
D'après l'annonce de Luc Chatel, le dispositif "Cours le matin, sport l'après-midi" sera étendu sur la base du volontariat et bénéficiera en premier lieu aux établissements de l'éducation prioritaire.

 

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