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Sport/Education - "Cours le matin, sport l'après-midi", un premier trimestre prometteur

Une expérimentation "très encourageante" qui se traduit par "une baisse de l'absentéisme et une amélioration des résultats scolaires des élèves", c'est ainsi que Luc Chatel, ministre de l'Education, a qualifié le dispositif "Cours le matin, sport l'après-midi", dont il faisait un point d'étape le 13 janvier dans un lycée d'Avron (Seine-et-Marne) en compagnie de Chantal Jouanno, ministre des Sports.
Annoncée le 25 mai 2010, lors des premières Rencontres du sport scolaire, cette expérimentation s'est fixé quatre objectifs : aménager le temps scolaire pour la réussite des élèves, adapter la politique éducative aux besoins des élèves, valoriser leurs acquis et ouvrir aux thèmes de la nutrition et de la santé.  80 collèges et 40 lycées, répartis sur l'ensemble des académies de métropole et d'outre-mer ont été retenus pour l'appliquer à la rentrée scolaire 2010. Plus de 7.000 élèves sont concernés.

Sport… culture et santé

Dans de nombreux cas, l'expérimentation s'appuie sur des équipes et des projets à dimension sportive préexistants (options, sections sportives, pôles de haut niveau). 50% des collèges accueillaient ainsi déjà une section sportive. 70% des établissements concernés ont engagé une ou deux classes dans l'opération. Seuls 11% ont engagé cinq classes et plus, en raison, selon le ministère de l'Education, de la "refonte plus lourde de l'organisation" que cela exige. Pour mieux suivre les élèves dans la durée, les débuts de cycle ont été privilégiés. Au collège, 30% des élèves concernés sont en 6e et 40% en 5e. Au lycée, cette tendance est plus accentuée : plus de 80% des élèves sont scolarisés en seconde, contre seulement 1% en terminale. Au lycée toujours,  l'expérimentation est surtout menée en section générale : parmi les élèves de seconde impliqués, 82% fréquentent un établissement d'enseignement général contre 4% inscrits en section professionnelle.
Dans le cadre de l'opération "Cours le matin, sport l'après-midi", les élèves bénéficient en moyenne de cinq heures de pratiques sportives supplémentaires par semaine, alors que l'ouverture et la diversification des activités se manifestent par deux heures de pratiques culturelles en plus. Seuls quelque 15% des établissements ne présentent pas de pratiques culturelles. Côté santé : 90% des établissements ont associé les personnels de santé dans le suivi et 62% ont mis en place des aménagements spécifiques pour les élèves handicapés ou en surpoids. 36% des établissements ont par ailleurs prévu d'organiser deux bilans de santé par élève durant l'année scolaire. Seuls 25% n'ont prévu aucun bilan spécifique.

Partenariats avec les fédérations et les collectivités

L'ouverture, c'est encore l'intervention d'éducateurs issus des fédérations sportives. Ils forment 29% des intervenants aux côtés des enseignants d'éducation physique et sportive (EPS) hors heures d'enseignement (41,5%) et d'autres adultes (volontaires en service civique, assistants d'éducation, etc.) (29,5%). Cette participation d'intervenants fédéraux a été rendue possible par la signature de conventions quadripartites entre le ministère de l'Education, les fédérations sportives (treize à ce jour) et les deux fédérations sportives scolaires de l'enseignement public (Union nationale du sport scolaire-UNSS et Union sportive de l'enseignement du premier degré-Usep). Les trois dernières conventions datent du 13 janvier et concernent les fédérations d'aviron, de badminton et de lutte. Outre les fédérations, leurs ligues départementales et les clubs locaux peuvent devenir partenaires de l'école dans la mise en oeuvre des activités. "Nous étions sortis des programmes officiels. Cette convention nous permet de revenir dans les lycées avec la perspective d'introduire l'aviron au bac. C'est une reconnaissance mais aussi un moyen de récupérer des rameurs. Beaucoup de nos champions ont en effet  découvert l'aviron à l'école", se félicite Pascal Berrest, directeur technique national de la Fédération française des sociétés d'aviron. "Dans le cadre de cette convention, l'encadrement fédéral va dispenser des formations à des professeurs d'EPS. Nous allons aussi renforcer les liens entre l'UNSS et nos 400 clubs qui vont mettre leurs installations et leurs entraîneurs à disposition des écoles. Deux cadres techniques nationaux seront en outre mobilisés sur le sujet", ajoute-t-il. Par ailleurs, 71% des établissements ont mis en place des partenariats spécifiques avec des collectivités territoriales pour accompagner l'expérimentation. De plus, chaque collège ou lycée a été doté de 5.000 euros pour organiser les déplacements nécessaires ou compléter de petits équipements matériels.

Mailler le territoire

Lancée pour une durée de trois ans, l'expérimentation fera l'objet d'une évaluation par les corps d'inspection. Avant celle-ci, son extension dépendra du bilan de cette première année. Il est "un peu tôt pour savoir comment nous allons l'étendre et à quel niveau [mais] nous avons des établissements intéressés pour s'y joindre, a commenté Luc Chatel lors de son déplacement à Avron. Nous ne pouvons pas la généraliser mais il y a matière à mailler le territoire pour avoir cette offre qui puisse être accessible à davantage d'élèves". Pour le ministère de l'Education, l'éventuelle extension pose d'ores et déjà des questions préoccupant les collectivités au premier chef et que le député du Val-de-Marne, René Rouquet a soulevées dès juillet 2010 : l'utilisation des équipements sportifs et l'organisation des transports scolaires.

 

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