Transports - Clichy-sous-Bois : les travaux du tramway enfin lancés
Après pas moins de dix ans d'attente, les travaux de prolongation du tramway T4, censé désenclaver notamment les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis) d'où étaient parties les émeutes urbaines de 2005, ont été officiellement lancés mardi 18 octobre. Promis dès 2006, ce tronçon supplémentaire, qui doit entrer en fonctionnement en 2019, permettra aux habitants de se rendre plus facilement à Paris, située à 15 kilomètres de distance, mais à 1h40 en transports en commun actuellement.
"L'Etat avait une dette envers Clichy-Montfermeil", a lancé Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Dans ce secteur "privé de transports dignes de ce nom, l'enclavement territorial aboutissait à une forme de relégation", a-t-il regretté. "Les transports, c'est ce qui vous amène à l'emploi", a poursuivi Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. "Nous avons la région la plus riche, la plus puissante d'Europe et en même temps, c'est une région fracturée. Il faut recoudre le territoire. Et pour ça, rien de mieux que les transports", a-t-elle ajouté.
Le projet du T4 avait pris du retard en raison notamment de l'hostilité de deux communes voisines plus aisées, Livry-Gargan et les Pavillons-sous-Bois, qui redoutaient les nuisances occasionnées par les travaux et le nouveau tronçon. "On a perdu beaucoup de temps sur le tracé, mais ce débat est maintenant derrière nous", a assuré Philippe Dallier, sénateur-maire (Les Républicains) des Pavillons-sous-Bois. "Le désenclavement de Clichy-Montfermeil était absolument nécessaire, la question était comment on le fait. Nous, on voulait régler les problèmes de tout le monde, pas seulement des uns", a-t-il justifié.
A Clichy-sous-Bois, beaucoup reste à faire a pour sa part rappelé Olivier Klein, maire PS de la ville. Si la partie haute de cette commune de 30.000 habitants, le quartier du Plateau, a bénéficié du plus ambitieux programme de rénovation urbaine jamais réalisé en France (670 millions d'euros), "l'essentiel reste à faire" dans la partie basse de la ville, où se trouve notamment les emblématiques copropriétés du Chêne-Pointu, un parc de logements privés et très dégradés qui fait l'objet d'un vaste programme de réhabilitation. "Quand nous achèterons notre premier ticket de tram, je souhaite que le paysage du bas Clichy ait engagé profondément sa mue", a-t-il déclaré, et d'ajouter: "Alors seulement, les habitants pourront retrouver la dignité après laquelle ils courent depuis plus de 30 ans".
