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Mobilité - Transports en Ile-de-France : un nouveau contrat entre le Stif et la SNCF

Le conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) présidé par Jean-Paul-Huchon a adopté le 11 avril le contrat quadriennal 2012-2015 le liant à la SNCF, qui transporte chaque jour 3,5 millions de Franciliens. Le texte a été voté par 23 voix pour et 5 abstentions d'élus UMP. Pierre Serne, vice-président (EELV) du Stif, s'est félicité sur twitter de la signature de ce contrat, "aboutissement de semaines de négos!". Le contrat porte sur près de 10 milliards d'euros en quatre ans : 7 milliards d'euros de contributions versées par le Stif à la SNCF pour l'exploitation quotidienne et 2,6 milliards d'euros pour l'investissement.
Les négociations, qui s'étaient révélées tendues avec l'opérateur ferroviaire, ont finalement abouti, un compromis ayant été trouvé sur l'acceptation par la SNCF d'un système de bonus-malus liée à la ponctualité et au respect de l'offre de service qui "sort du symbolique" et passe ainsi de 11,3 millions d'euros à 26,5 millions chaque année. De son côté, le Stif a accepté "et ce n'était pas évident", comme l'avait souligné Jean-Paul Huchon, de "prendre en charge le coût induit de la réforme Fillon des retraites des cheminots, soit 40 millions d'euros".
Dans un communiqué, le Stif a rappelé que ce contrat "marque une avancée dans la prise en compte des attentes des voyageurs en terme d'offre de transport, de qualité de service et de modernisation du réseau francilien", très souvent saturé. La SNCF aura pour mission d'améliorer la ponctualité avec une "modification de l'indicateur de suivi de la régularité", la place accordée aux voyageurs et une modernisation du réseau notamment, a rappelé l'autorité organisatrice des transports franciliens. L'amélioration de l'information apportée aux voyageurs devient une priorité contractuelle - après la régularité, c'est le deuxième indicateur de la qualité - avec une incitation financière qui passe de 2,8 millions d'euros par an à 4,1 millions d'euros. 24 millions d'euros seront consacrés à l'accroissement du nombre d'agents en contact avec les voyageurs ou à l'entretien des équipements nouveaux et 16 millions d'euros au renforcement de la maintenance du matériel roulant.
Le conseil d'administration du Stif avait aussi approuvé mi-mars son contrat 2012-2015 avec la RATP, qui représentera à l'échéance un total d'environ 15 milliards d'euros (rémunération pour le service et investissement). Là aussi, la RATP sera davantage sanctionnée financièrement si elle ne respecte pas la ponctualité.

Anne Lenormand avec AFP

Le tracé du tramway destiné à désenclaver Clichy et Montfermeil enfin retenu

Le conseil d'administration du Stif a aussi choisi le 11 avril le tracé définitif de la nouvelle branche du tramway T4 permettant de desservir les villes de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), en proie à une paupérisation croissante. Inscrit au plan de mobilisation pour les transports d'Ile-de-France et au plan Espoir banlieues, ce projet, qui avait été annoncé peu après les émeutes urbaines de 2005, vise à améliorer le réseau de transport en commun dans l'Est francilien en complétant son maillage. Les habitants des deux villes de Seine-Saint-Denis devraient ainsi bénéficier d'un accès plus rapide aux lignes B et E du RER, avec des temps de parcours assurés. Le tracé retenu pour les quelque 6 kilomètres de la future branche de tramway, qui devrait transporter à terme 38.000 voyageurs/jour et desservir un bassin de 44.000 habitants et emplois est celui "qui met le moins en cause la RN3 (axe routier déjà saturé, NDLR) et la traversée de Livry-Gargan et Pavillon-sous-Bois", les deux communes plus riches et hostiles au projet, a affirmé le président du Stif, Jean-Paul Huchon, lors d'une conférence de presse le 10 avril. L'opposition de deux villes traversées a retardé - sans pouvoir l'empêcher - le projet, qualifié de "désenclavement modèle pour une zone particulièrement sinistrée", selon Jean-Paul Huchon, qui a rappelé l'engagement "sans hésitation" de l'Etat, de la région Ile-de-France et du conseil général de Seine-Saint-Denis.
L'enquête publique sera lancée à la fin de l'année, les travaux devraient commencer en 2014 pour une mise en service en 2017. Le coût sera de 214 millions d'euros pour l'infrastructure (avec une première tranche de 70 millions pour l'Etat et de 70 millions pour la région) et 60 millions pour le matériel roulant. Ce tramway sera connecté avec l'actuel T4 (Aulnay-sous-Bois/Bondy), le futur TZen 3 (Paris XIXe/Pavillon-sous-Bois) et le futur métro automatique Grand Paris Express.
"C'est une étape très importante dans le désenclavement (de Clichy et Montfermeil, NDLR) pour aller travailler, faire des études, pour accéder aux loisirs", a réagi le maire PS de Clichy, Olivier Klein. "Il permettra de rejoindre beaucoup plus facilement Paris et le bassin d'emplois de Roissy", s'est-il réjoui. Pour le maire UMP de Montfermeil, Xavier Lemoine, ce tramway, "c'est du gagnant-gagnant". "Il est complémentaire avec le Grand Paris Express (qui s'arrêtera à Clichy-Montfermeil) : il permettra d'éviter que Livry, Les Pavillons, Le Raincy soient demain les territoires enclavés de Seine-Saint-Denis", a-t-il estimé. En revanche, pour le maire de Livry, Alain Calmat (DVG), "c'est de l'argent public gâché!" Le Grand Paris Express "relègue le projet de débranchement du T4 à une fonction de mauvais doublon", a-t-il critiqué. A.L. avec AFP