Mobilité - Nouvelle convention Etat-région pour améliorer les transports d'Ile-de-France
Le conseil régional d'Ile-de-France a adopté le 23 juin à l'unanimité une convention avec l'Etat prévoyant près de 1,3 milliard d'euros de financements supplémentaires entre 2010 et 2013 pour améliorer le réseau de transport francilien. L'Etat apportera 331,5 millions d'euros, la région 719,83 millions, les départements et les opérateurs (SNCF, RFF) 239,75 millions. La région a par ailleurs confirmé sa participation, au côté de l'Etat, des départements et des opérateurs, à l'effort financier exceptionnel de 350 millions d'euros pour le RER D et de 130 millions d'euros pour le RER C pour tenir l'engagement d'un milliard d'euros d'investissements sur ces deux lignes d'ici à 2020.
Cette convention particulière était prévue dans le cadre de l'accord Etat-région du 26 janvier dernier prévoyant au total 32,4 milliards d'investissements d'ici à 2025 pour les transports franciliens.
Elle porte sur des réalisations à court ou moyen terme (entre 2013 et 2019) ne concernant pas celle du réseau de métro automatique autour de Paris (20,5 milliards d'euros), mais s'inscrivant à l'intérieur du "plan de mobilisation" approuvé par la région en 2009.
L'Etat va financer certaines opérations au-delà de ce qui était prévu dans le contrat de projets qu'il avait passé avec la région en 2007. Il va ainsi apporter 77,92 millions d'euros de plus pour la modernisation du RER C, 49,80 millions pour les études de la prolongation à l'ouest d'Eole (RER E), ainsi que 46,56 millions pour les premiers travaux d'Eole entre Mantes et La Défense (quand la région apportera sur ce projet 108,65 millions). Le tronçon du tramway T3 entre porte de la Chapelle et porte d'Asnières sera soutenu par l'Etat à hauteur de 16 millions d'euros. La région mettra autant tandis que la ville de Paris financera à hauteur de 48 millions d'euros. L'Etat apportera aussi des financements pour le transport en commun en site propre (TCSP) de Massy Saclay, pour la ligne 11 de métro, et les tramways T7 et T1.
Un plan vélo ambitieux
Le conseil régional a également adopté au cours de sa séance du 23 juin un plan pour développer l'usage du vélo sur le territoire francilien. Actuellement, la part du vélo, relativement homogène sur l'ensemble de l'agglomération francilienne, se situe autour de 2 à 3%, soit le même niveau qu'à Londres ou Barcelone mais largement en-dessous de Berlin (10%), Amsterdam (28%) et Copenhague (37%). Pour remplir les objectifs du plan de déplacements urbains (10% d'usage du vélo dans les déplacements d'ici à 2020), le plan prévoit d'abord une extension du réseau de pistes qui devrait couvrir 3.500 kilomètres en 2020. La région participera financièrement (jusqu'à 50%) à la constitution des réseaux cyclables des collectivités à condition qu'ils respectent huit priorités ( généralisation des zones 30 et des doubles sens cyclables, itinéraires inscrits dans le réseau cyclable régional, départemental, local et national, accès direct aux réseaux de transport collectif, réalisation des itinéraires de la trame verte et bleue de l'Ile-de-France, création de stationnements vélos sur l'espace public). La région compte aussi rendre "vélo-compatibles" ses propres équipements, et tout particulièrement ses 12 bases de loisirs et de plein air et ses 500 lycées avec la création de rabattements et de jalonnements cyclables et de stationnements vélos.
Elle compte aussi promouvoir des expérimentations innovantes. A partir de mars 2012, par exemple, dans 16 gares du réseau régional Transilien, il sera possible de garer son vélo dans un local fermé accessible grâce au passe Navigo, moyennant un abonnement annuel de 20 euros. La région peut dorénavant subventionner des projets "services vélos" du type Velib' dont l'investissement pourra être financé jusqu'à 1 million d'euros, et le fonctionnement à 50.000 euros, pour moitié du coût total du projet. Ces projets d'expérimentation doivent permettre "la généralisation à l'échelle régionale de projets innovants" plaçant "le vélo et les déplacements cyclables au coeur du dispositif proposé" et devant être "reproductibles ou généralisables à l'issue de la phase d'expérimentation".
Le plan vélo prévoit aussi l'ouverture "au plus tôt en 2013" d'un site permettant "aux usagers de rechercher leurs itinéraires en ayant une vision précise des conditions de déplacement à partir d'un moteur de recherche et de calcul d'itinéraires cyclables en ligne". La région a aussi adopté un schéma des véloroutes et voies vertes et devrait achever la réalisation de son réseau d'ici à 2020. Enfin, elle s'engage à intégrer systématiquement les déplacements cyclables dans les grands projets d'infrastructures dont elle est partenaire financier ou maître d'ouvrage.