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Culture - Classement des musées : la province tire son épingle du jeu

Le Journal des Arts publie son traditionnel et très attendu classement des musées. Celui-ci dresse le palmarès de 335 musées, établi en combinant 71 critères quantitatifs et qualitatifs, regroupés en trois rubriques : accueil des publics, dynamisme et conservation. Comme tout classement, celui du Journal des Arts présente quelques points faibles. Ainsi, le Centre Beaubourg Metz n'y figure pas en dépit de son succès fulgurant dès sa première année d'ouverture (voir notre article ci-contre du 11 mai 2011), au motif que - ne possédant pas de collection permanente - il ne peut être classé au titre de la rubrique "Conservation". Cette même exclusion devrait donc s'appliquer également très bientôt au Louvre-Lens. Autre point faible : les 71 critères reposent sur des déclarations des musées (invités à remplir un questionnaire), à l'exception de l'item relatif au site internet. Enfin, les musées choissent de participer ou non à ce classement. Cette année, le musée d'Orsay a, par exemple, décidé de ne pas prendre part à l'enquête.
En dépit de ces quelques restrictions, le classement du Journal des Arts reste la référence en la matière, notamment par sa prise en compte de critères qualitatifs qui laissent leur chance aux musées hors Ile-de-France. En dépit de ce lissage, trois établissements parisiens occupent néanmoins le podium : le musée du Quai Branly et le Centre Pompidou (ex æquo avec un total de 437 points sur un maximum possible de 471) et le musée du Louvre (436 points). Trois autres institutions parisiennes figurent également dans les dix premiers : le musée des Arts décoratifs (4e, 424 points), le musée national des Arts asiatiques Guimet (7e, 405 points) et le musée de l'Armée aux Invalides (8e, 403 points). Il reste donc quatre places dans le "top ten" pour des musées en régions. Elles sont occupées respectivement par le musée des beaux-arts de Lyon (5e, 420 points), le musée d'art et d'industrie La Piscine à Roubaix (6e, 409 points), le palais des beaux-arts de Lille (9e, 401 points) et le musée des beaux-arts d'Angers (10e, 397 points). Ce dernier constitue le petit Poucet du haut du classement avec seulement 89.000 visiteurs, très loin derrière les 8,4 millions du Louvre. La bonne tenue des musées en régions se confirme dans la suite du classement, puisqu'ils occupent au final 14 places sur les 25 premières. Les musées en régions se distinguent plus particulièrement sur les critères relatifs à l'accueil des publics et à la conservation, alors que les musées parisiens monopolisent les premières places sur le dynamisme, à l'exception remarquable du 3e rang de La Piscine à Roubaix.
A noter : dans son dossier, le Journal des Arts se penche également sur les relations entre les directeurs de musées et les élus. Christophe Vital, le président de l'Association générale des conservateurs des collections publiques de France (AGCCPF) affirme notamment que "le duo conservateur-élu ne fonctionne pas toujours. Mais ce problème est souvent lié aux structures mises en place au sein des collectivités, comme les directions des affaires culturelles, qui rajoutent des échelons dans la prise de décision". Il plaide également pour que "l'Institut national du patrimoine prépare mieux les élèves à cette relation avec le monde politique. Car elle se gère et il existe des cas où cela se passe bien".

 

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