Culture - Près de 27 millions de visiteurs dans les musées nationaux en 2010
Le ministère de la Culture publie les chiffres 2010 de la fréquentation des musées nationaux. Ceux-ci ont accueilli l'an dernier 26,64 millions de visiteurs. Ce chiffre est quasi stable par rapport aux résultats 2009. Il recouvre toutefois d'importants écarts entre établissements. Parmi les cinq premiers du classement de la fréquentation (plus d'un million de visiteurs), seuls Versailles et le Trianon - sans doute tirés par les expositions d'artistes modernes - progressent (+8%). Le Louvre et le musée d'Orsay sont quasi stables (-1%), mais le Centre Pompidou et le musée du Quai Branly connaissent une baisse de 11%. Ce recul touche également les Galeries nationales du Grand Palais (-3%), malgré le triomphe de l'exposition Monet. En revanche, la plupart des autres musées de Paris et d'Ile-de-France connaissent une nette progression : +44% pour le musée Delacroix, +22% pour l'Orangerie et pour le musée Nissim de Camondo, +20% pour les Arts décoratifs, +16% pour la cité de la Céramique à Sèvres et +10% pour le château-musée de Fontainebleau. La qualité de musée de taille moyenne n'est toutefois pas une garantie en soi, puisque l'on observe aussi un recul de 27% à la Cité de la musique, de 19% au musée national de la Renaissance à Ecouen et de 12% au musée national de Port-Royal des Champs.
Pour leur part, les musées nationaux de province sont majoritairement orientés à la hausse. C'est notamment le cas du château de Pau (+20%), du musée Magnin à Dijon (+15%), de la maison Bonaparte à Ajaccio (+10%) ou encore du musée national de la préhistoire aux Eyzies (+10%). Ici aussi, on relève néanmoins quelques contre-exemples, comme le musée Picasso de Vallauris (-26%, mais avec une fermeture partielle), le château de Compiègne (-13%) ou les musées Napoléonien et Africain de l'île d'Aix (-5%). Le ministère de la Culture explique les bons - et les moins bons - résultats par plusieurs éléments, comme la qualité de la programmation, "un plus grand nombre de touristes nationaux en visite dans les musées, venant compenser une diminution du nombre des touristes étrangers due notamment au nuage de cendre islandais", mais aussi "la poursuite des effets bénéfiques des mesures de gratuité d'avril 2009".
L'attrait de la nouveauté
Les chiffres publiés par le ministère concernent les seuls musées nationaux. Il faudra attendre ceux de la base "Muséostat", créée par la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France, pour connaître la fréquentation des 1.214 établissements titulaires de ce label, dont la plupart des musées de collectivités. Un rapide sondage sur quelques-unes de ces institutions montre toutefois que celles-ci semblent plutôt orientées à la hausse. C'est le cas des nouvelles structures, dopées par l'attrait de la nouveauté, dont l'incarnation la plus emblématique est le Centre Pompidou Metz, avec 615.000 visiteurs en 2010 (depuis son ouverture au mois de mai). A un degré moindre, le LAM de Villeneuve d'Asq - inauguré en septembre 2010 - avait déjà reçu 53.000 visiteurs après un mois et demi. Les manifestations pluri-institutionnelles semblent également avoir le vent en poupe. Le festival Normandie Impressionniste a ainsi eu un effet considérable sur la fréquentation, avec près de 640.000 visiteurs dans la vingtaine d'institutions participantes, auxquels il faut ajouter 530.000 visiteurs pour la seule Fondation Claude Monet à Giverny (3e meilleure fréquentation du site depuis sa création en 1980). Des musées moins prestigieux enregistrent également de très bons résultats, avec la réserve que les chiffres réduits de fréquentation favorisent les hausses (ou les baisses) à deux chiffres. A titre d'exemple, le musée du Jouet de Colmar a ainsi battu son record d'affluence avec 59.500 visiteurs (+22%). Autre résultat spectaculaire, que l'on se gardera d'interpréter : le musée Chirac à Saran (Corrèze), après avoir vu sa fréquentation chuter depuis 2003 (seulement 28.000 visiteurs en 2006) a vu celle-ci atteindre 62.000 visiteurs l'an dernier.
