Télécoms - Champs électromagnétiques : "des risques cancérigènes pour l'homme" selon l'OMS
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) ont classé, le 31 mai 2011, les champs de radiofréquences électromagnétiques dans la catégorie 2B, c'est-à-dire "présentant des risques cancérigènes pour l'homme". Ce qui pointe un risque éventuel quant à l'usage des téléphones portables (plus de 60 millions d'appareils en circulation en France). Cette annonce est le résultat d'une réunion de huit jours (à compter du 24 mai) à Lyon à laquelle ont participé une trentaine d'experts de quatorze pays sous l'égide du Circ. Le groupe de travail a examiné "les effets sanitaires possibles sur le long terme de l'exposition aux champs de radiofréquences électromagnétiques, et s'est particulièrement intéressé au risque accru de cancer en fonction de différents types d'exposition : exposition occasionnelle aux radars et micro-ondes, exposition aux transmissions de signal radio, télévision, et télécommunication sans fil, et exposition individuelle associée à l'utilisation de téléphones sans fil", a expliqué l'OMS.
"Les conclusions et les recommandations émises par le Circ rejoignent les avis et recommandations déjà émises par l'Agence, notamment dans son rapport de 2009", a aussitôt constaté dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Cette dernière a rappelé qu'elle avait déjà émis "un certain nombre de recommandations pour réduire les expositions du public et développer la recherche [qui] ont pour la plupart été reprises dans la loi Grenelle 2, comme l'affichage du DAS (débit d'absorption spécifique) des téléphones mobiles, l'obligation de fournir un accessoire limitant l'exposition de la tête (type kit oreillette, lors de la vente d'un téléphone mobile), ou encore des mesures concernant les populations plus sensibles comme les enfants". "C’est un formidable verrou qui saute", s'est réjouit de son côté Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des Toits. Pour sa part, la Fédération française des télécommunications a pris acte "de la classification par le Circ de l'ensemble des ondes radio " tout en soulignant "qu'en choisissant la catégorie 2B, le Circ indique que le lien entre cancer et ondes radio n'est pas démontré : les ondes radio n'ont pas la même classification que, par exemple, l'alcool, le tabac et l'amiante, qui relèvent de la catégorie 1". Enfin, l'association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile a jugé que "le classement du Circ suggère qu'un risque est possible mais peu probable", même si elle a "reconnu que certains usagers de téléphone portable pourraient être concernés". Elle a rappelé toutefois que "durant la dernière décennie, plus de 30 rapports entrepris dans le monde par des experts scientifiques indépendants faisant autorité, dont l'OMS, ont conclu que les normes sanitaires actuelles pour les téléphones portables et les antennes-relais assurent une protection pour toutes les personnes contre tous les risques sanitaires établis".