Orientation - Chambres de commerce et missions locales s'unissent pour renforcer l'insertion des jeunes
Avec un taux de chômage des jeunes record, les chambres de commerce veulent appuyer l'orientation scolaire et professionnelle. Dans la foulée du groupe de travail mis en place dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle et des 37 pistes d'amélioration formulées par le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), s'est penchée sur le sujet, mardi 12 mai, lors d'une journée placée sous le patronage du haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch. A cette occasion, l'ACFCI et le Conseil national des missions locales (CNML) ont signé un accord national de partenariat en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes. Cet accord mis en place pour deux ans devrait permettre de favoriser l'orientation des jeunes vers l'apprentissage, de développer le parrainage de jeunes en entreprise et de rapprocher chefs d'entreprise et personnels des missions locales. Un accord de circonstance : à côté des 489 missions locales ou PAIO qui aident les jeunes de 16 à 25 ans à réaliser leurs projets professionnels, les chambres de commerce consacrent elles-mêmes un quart de leur budget global, soit 910 millions d'euros, à la formation professionnelle initiale. Leurs 500 établissements suivent ainsi 600.000 élèves chaque année. Jean-François Bernardin, président de l'ACFCI, a d'emblée donné le ton : il faut passer à l'action. "Le diagnostic a été fait, nous sommes d'accord, a-t-il insisté, la crise, avec sa vague de chômage, touchant tout particulièrement les jeunes, impose daller vite."
Donner l'initiative aux missions locales
Cet accord prend ainsi les devants sur la réforme de l'orientation et de la formation, au moment où il est question d'instituer un "droit à l'information et à l'orientation professionnelle". Il y a aujourd'hui un consensus sur la nécessité d'intervenir au plus près des bassins d'emploi, comme le propose le gouvernement qui veut labelliser des "Cités de métiers" centralisant toutes les informations nécessaires sur la formation. Pour Marie-Laure Meyer, conseillère régionale d'Ile-de-France qui a oeuvré pour la mise en place de la mission locale et de la cité des métiers de Nanterre, une simplification s'impose. "Mais pour cela, il convient de donner l'initiative aux acteurs de terrain, aux missions locales et aux municipalités", a-t-elle signalé. Certes l'Etat doit organiser, inciter, voire ordonner, et pourquoi pas sanctionner, mais aussi laisser faire ceux qui savent. Martin Hirsch s'est voulu réceptif, demandant que les acteurs de terrain conduisent des expériences qui, une fois validées, seront généralisées. "Je suis prêt à inciter, à financer, à aider les organisations territoriales pour faire en sorte que l'orientation des jeunes se fasse vers des formations efficientes, c'est-à-dire ouvrant la porte du possible et donc du métier, à la condition que cela devienne une vraie opportunité", a-t-il déclaré.
Emilie Zapalski