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Fonction publique territoriale - Catégorie B de la filière sociale : les espoirs d'intégration en catégorie A s'envolent

Les personnels des catégories B et A de la filière sociale de la fonction publique territoriale vont connaître une évolution de leur carrière dès les prochains mois. Deux étapes importantes viennent d'être franchies, avec la publication le 30 septembre dernier des textes réformant la carrière des personnels sociaux de l'Etat et, le 3 octobre, avec l'examen du projet de réforme par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).
Contrairement aux revendications exprimées de manière unanime par les organisations syndicales depuis deux ans, le gouvernement n'a pas accordé aux travailleurs sociaux de la catégorie B la reconnaissance en catégorie A, alors même que ces personnels ont un diplôme équivalent à trois années d'études après le bac. Bercy et le ministère de la Fonction publique ont récemment rendu leurs arbitrages : dans le contexte budgétaire actuel, les personnels sociaux ne peuvent pas intégrer la catégorie A. Rien d'étonnant à ce que l'ensemble des syndicats siégeant au CSFPT aient voté, ce 3 octobre, contre les projets de textes maintenant ces agents en catégorie B.
Au nom de l'ensemble des représentants syndicaux, Corinne Normand (CGT) a souligné lors de la séance qui se déroulait en présence du directeur général des collectivités locales, Serge Morvan, que le voeu formulé depuis deux ans n'est pas abandonné, bien au contraire. De leur côté, les représentants de la FA-FPT ont rappelé que la filière sociale est très féminisée. Ne pas revaloriser sur le plan indiciaire cette filière peut paraître contradictoire avec la volonté du gouvernement, et en particulier de Marylise Lebranchu, de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes, déclare Bruno Collignon, président de ce syndicat.
"Aucune organisation syndicale n'a boycotté la séance", constate Jean-Claude Lenay, secrétaire national de l'Interco-CFDT. "A la CFDT, nous avons considéré que le dossier ne pouvait pas connaître plus longuement de retard", précise-t-il. Sur le terrain, des agents commencent à s'impatienter. Notamment les plus anciens, qui se demandent s'ils vont profiter de la réforme avant leur départ à la retraite.
Du fait de leur reclassement dans les nouveaux cadres d'emplois, les quelque 30.000 agents de la filière sociale concernés par la réforme vont gagner dans les prochaines années une poignée de points d'indice, ce qui n'est pas négligeable dans le contexte actuel de tensions sur le pouvoir d'achat. Ces gains sont donc très attendus par les intéressés, même s'il faut les relativiser. Sur l'ensemble de la carrière, les agents seront "perdants", car leurs avancements vont s'étaler sur une période qui sera allongée de 5 ans et 9 mois, explique Jean-Claude Lenay.
Si la reconnaissance en catégorie A n'est plus d'actualité, il n'est pas impossible que de nouvelles avancées indemnitaires soient accordées. Dans le cadre des discussions de l'agenda social sur les parcours professionnels et les rémunérations qui débutent ce mois-ci, le gouvernement compte faire un geste au profit de certaines catégories de personnels, dont certains agents de la filière sociale. Mais pas tous, a-t-il déjà prévenu.
Echaudé, le syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique FSU (qui n'a pas de représentants au CSFPT) réunira son conseil syndical ces 4 et 5 octobre et décidera, à cette occasion, des actions qu'elle organisera pour continuer à faire entendre les revendications des personnels sociaux.