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Ressources humaines - Filières sociale et médicosocialede la catégorie B, un verre à moitié plein ?

Bloquée depuis le printemps 2010, la concertation relative à la mise en oeuvre de la réforme de la catégorie B pour les filières sociale et médicosociale vient de redémarrer avec la participation de FO et de l'Unsa.

La direction générale des Collectivités locales (DGCL) a rencontré le 6 janvier des représentants des organisations syndicales pour une nouvelle réunion de concertation concernant les agents de catégorie B des filières sociale et médicosociale. Seuls présents à cette réunion - avec les représentants des élus locaux -, les responsables de Force ouvrière (FO) et de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) relèvent "des avancées" par rapport au projet initial. "La DGCL a cédé sur certains points", se réjouit Sylvie Weissler, secrétaire générale adjointe de l’Unsa-territoriaux, qui cite en exemple l’avancement de grade des assistants socio-éducatifs (assistants de service social, éducateurs spécialisés et conseillers en économie sociale et familiale). Celui-ci s’effectuera à l’avenir uniquement au choix de la collectivité, avec la prise en compte de l’ancienneté. En outre, les personnels concernés pourront accéder au cadre d’emplois des conseillers socio-éducatifs par la voie de la promotion interne. Le déroulement de carrière des agents sera "plus intéressant", assure pour sa part Sylvian Lescure, représentant de FO. Les indices bruts de début et de fin de carrière seront relevés, par exemple respectivement de 28 et 21 points sur le premier grade des assistants socio-éducatifs. Sylvie Weissler ajoute que "les agents seront gagnants sur l’ensemble de leur carrière".
Les représentants de l’Interco-CFDT ont eux aussi fait leurs calculs et sont parvenus à une conclusion inverse. "Les personnels vont attendre huit à dix ans de plus pour avoir une carrière complète et, du coup, vont perdre des milliers d’euros", critique Jean-Claude Lenay, secrétaire national, qui dénonce "une revalorisation en trompe-l’œil".

Classement en catégorie A

Tout comme la CGT, la FAFPT et la CFTC, la CFDT a boycotté la rencontre du 6 janvier au motif que le gouvernement rejette toujours les revendications exprimées par l’intersyndicale (y compris l’Unsa et FO) depuis l’ouverture de la concertation en avril 2010. Au coeur des demandes syndicales figure la reconnaissance à bac +3 des diplômes des assistants socio-éducatifs et des éducateurs de jeunes enfants et leur classement en catégorie A, à l’instar des infirmiers.
Pour rappel, les syndicats s’opposent aussi au déroulement de carrière sur un seul grade des moniteurs-éducateurs. Enfin, ils exigent une meilleure reconnaissance des qualifications des conseillers socio-éducatifs (ceux-ci relèvent de la catégorie A) et un meilleur déroulement de carrière en leur faveur.
Dans un communiqué commun, les six organisations syndicales affirment que "l’ensemble de ces revendications n’a rien de maximaliste" et font remarquer qu’elles correspondent aux conclusions d’un rapport portant sur les filières sociale, médicosociale et médicotechnique que le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a adopté "à une très large majorité (y compris des élus)" en octobre 2005. Elles concluent en annonçant la poursuite de leur action, notamment dans l’optique de la présentation des projets de décrets, sans doute lors de la séance du CSFPT du 16 mars prochain.
Selon le rapport du CSFPT remis en 2005, la fonction publique territoriale comptait, en 2002, 31.400 assistants socio-éducatifs, 8.250 éducateurs de jeunes enfants et 4.300 conseillers socio-éducatifs.