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Fonction publique territoriale - Réforme de la filière médicosociale : les syndicats font monter la pression

Educateurs spécialisés ou de jeunes enfants, assistantes sociales, conseillères en économie sociale et familiale étaient dans la rue le 16 mars pour protester contre les projets de réforme du gouvernement concernant leur statut. De source syndicale, ils étaient 400 à Bordeaux et 300 à Lille. Des manifestations étaient également organisées à Caen, Rennes, Marseille, Montpellier ou encore Toulouse. A Paris, le cortège qui a rassemblé "entre 1.500 et 2.000 personnes", est passé non loin de la rue d'Anjou, où se réunissait au même moment le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT). L'objectif  de ces manifestations est d'obtenir le retrait des projets de textes concernant la filière médicosociale inscrits à l'ordre du jour de la séance. Devant la pression de la rue, la direction générale des collectivités locales (DGCL) a décidé de déprogrammer l'examen des projets de textes et annoncé que "sans changement" sur le fond, ils seraient discutés lors de la prochaine séance du CSFPT prévue le 13 avril, indique Corinne Normand, une responsable de la CGT. Ce report tient à la volonté du gouvernement de calmer le jeu à quelques jours du premier tour des élections cantonales, analyse-t-elle, en rappelant que les départements sont les principaux employeurs d'agents territoriaux médicosociaux. Mais cette mesure ne satisfait pas les syndicats d'autant que la DGCL ne compte pas les rencontrer prochainement, à la différence du collège des employeurs du CSFPT.
Les projets d'évolutions statutaires de la filière médicosociale qui interviennent dans le cadre de la réforme de la catégorie B, ont dès leur présentation au printemps 2010, soulevé l'ire des syndicats. Ceux-ci demandent la reconnaissance en catégorie A de ces personnels. Une revendication qu'ils estiment légitime au regard des trois années d'études qu'ils effectuent en général après le bac. Ils souhaitent également obtenir une revalorisation salariale afin de mieux prendre en compte leur qualification et leur niveau de responsabilité. Censée répondre à cette attente, la réforme proposée va se traduire en fait, selon les syndicats, par une "baisse des salaires", pouvant représenter "jusqu'à 35.000 euros sur la carrière" d'un agent.
Le gouvernement souligne de son côté que les personnels des cadres d'emplois sociaux de catégorie B vont bénéficier d'un déroulement de carrière plus rapide que les autres personnels de catégorie B. Il leur faudrait ainsi à l'avenir 24 ans et 6 mois pour parvenir à l'indice brut 675, contre 29 ans au minimum pour les autres filières. Par ailleurs, les conseillers territoriaux socio-éducatifs (cadres de la catégorie A) verraient leur rémunération de fin de carrière améliorée, puisque leur indice brut terminal passerait de 660 à 780.
L'enjeu de la journée du 16 mars allait au-delà de la territoriale. "Si les textes sont adoptés en l'état pour les collectivités, ils s'appliqueront sur les mêmes bases à la fonction publique hospitalière, autre grand employeur de personnels médicosociaux", souligne-t-on au CSFPT.