Avenir de la PAC - Bruno Le Maire : "très large consensus" pour la position franco-allemande
A quelques jours d'un important Conseil des ministres de l'Agriculture, le 31 janvier à Bruxelles, Bruno Le Maire s'est montré confiant mercredi, lors de ses voeux à la presse, sur l'avenir de la Politique agricole commune (PAC). "Nous continuons à défendre le maintien du budget de la PAC. La position commune franco-allemande du 18 septembre dernier est l'objet d'un très large consensus en Europe, c'est le point d'équilibre de la future PAC après 2013", a-t-il déclaré. Le ministre de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire a également dit vouloir "gagner la bataille de la compétitivité". "Il n'est pas normal que nos parts de marché en Europe et dans le monde soient prises pas d'autres", a-t-il dit. Et d'égrainer les mesures mises en place, notamment dans le cadre de la loi de modernisation de l'agriculture votée l'an dernier, comme les contrats entre producteurs et transformateurs, "seuls moyens de stabiliser les revenus". Il s'est également félicité des deux décrets du 17 janvier, l'un permettant le regroupement des installations classées d'élevage, et l'autre portant de 40 à 44 tonnes, la capacité des poids lourds. Il s'apprête, par ailleurs, en liaison avec la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet à annoncer une augmentation du tarif de rachat du biogaz, afin de développer les installations de méthanisation.
Bruno Le Maire a également dit vouloir poursuivre les efforts dans le sens d'une agriculture durable, mais sans nouvelles contraintes. "Tout le Grenelle rien que le Grenelle", a-t-il insisté, avant d'appeler à une harmonisation des règles européennes. En matière d'agriculture biologique, une réflexion est actuellement menée avec le ministère de l'Ecologie pour trouver des solutions pour les petites exploitations de maraîchage.
"Nouvelle gouvernance mondiale de l'agriculture"
Enfin, deux décrets importants seront publiés pour les mois à venir. L'un concerne les règles nutritionnelles dans la restauration collective, en particulier scolaire. "Il faut les simplifier et les rendre obligatoires", a souligné le ministre. Le second tient aux circuits courts : le critère de proximité sera ajouté au critère du prix dans les appels d'offres. "Il n'est pas normal que nos enfants mangent des pommes chiliennes quand on a de si bonnes pommes chez nous", a-t-il dit. Le ministre s'en est également pris à la spéculation responsable "de la famine de millions de personnes". Et de prôner une "nouvelle gouvernance mondiale de l'agriculture".
Bruno Le Maire est par ailleurs resté très discret sur l'avenir de la politique de cohésion, l'autre gros dossier européen qu'il a à gérer, alors que la France doit faire connaître sa position à Bruxelles avant la fin du mois. De même pour son autre portefeuille : l'aménagement du territoire. Tout juste a-t-il indiqué avoir chargé le nouveau délégué interministériel à l'aménagement du territoire Emmanuel Berthier, de lui fournir d'ici la fin de l'année des propositions sur la façon de "mieux valoriser les atouts de la France, l'une des mieux placées pour réussir dans la mondialisation". Sans doute un peu vague pour répondre aux inquiétudes des élus sur l'avenir des services publics.