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Financement des entreprises - BPI et régions en ordre de marche, selon Nicolas Dufourcq

Le déploiement de la BPI en région est déjà bien avancé, ont assuré ses responsables, lundi, à l'issue du deuxième conseil d'administration de la banque. La question de la doctrine d'intervention de la banque, notamment auprès des entreprises en difficulté, était au coeur de cette réunion. Cette doctrine sera présentée le 15 mai.

"Les relations avec les conseils régionaux sont excellentes", a assuré le directeur général de la Banque publique d'investissement (BPI France), Nicolas Dufourcq, lundi 22 avril, lors d'un point presse organisé à l'issue de son deuxième conseil d'administration.
Le responsable de la BPI dressait un premier bilan après trois mois d'exercice, comme il le fera désormais chaque trimestre. Le partenariat avec les conseils régionaux ne part pas de rien, "il est fondé sur dix ans d'expérience", "ils sont toutes animés du souci de faire réussir le projet, dans une logique d'amélioration continue", a-t-il insisté.
Nicolas Dufourcq a aussi indiqué que les directeurs régionaux de la BPI étaient ceux d'Oséo ; ils sont installés dans les mêmes locaux et ont reçu délégation de pouvoir sur les trois entités coiffées par le nouveau groupe : Oséo, le FSI et CDC Entreprises. "90% des décisions de financement des PME doivent être pris en région, soit [par la BPI] seule, ou en partenariat avec les conseils régionaux à travers leurs fonds", a-t-il ajouté.
Interrogé sur l'organisation territoriale de la banque, il a indiqué que les plateformes créées en parallèle par les conseils régionaux n'étaient pas des "guichets" installés dans un lieu unique : "Tout se passe en réseau, avec des sites internet communs." "Les régions ont reçu un objectif très clair : pas de dossier orphelin", a-t-il souligné, assurant que toute PME devait trouver une solution à ses besoins de financement.

Démarrage en fanfare

Nicolas Dufourcq est par ailleurs revenu sur les premiers résultats du groupe, notamment sur le "démarrage en fanfare" du préfinancement du crédit d'impôt compétitivité et emploi (Cice), l'un des quatre nouveaux produits créés par le pacte de compétitivité, avec le préfinancement du crédit impôt recherche, la garantie renforcement de la trésorerie pour les PME et le prêt pour l'innovation. Au total ces quatre produits proposés par la branque financement du groupe (BPI Financement - ex-Oséo) représentent déjà 630 millions d'euros en cours de versement aux PME et ETI. Le préfinancement du Cice représente à lui seul 500 millions d'euros. "Jamais un produit lancé par Oséo n'a connu un démarrage aussi fort", s'est félicité Nicolas Dufourcq.
A ces nouveaux produits s'ajoutent les produits traditionnels proposés par Oséo : 1,7 milliard d'euros de crédits garantis, 1,630 milliard d'euros de cofinancements, 54,9 millions d'euros de prêts à la création d'entreprise, 193 millions d'euros pour l'innovation (avances remboursables, subventions…) et 1,716 million d'euros en avances de court terme.
La seconde branche de la banque, BPI Investissement (issue du FSI, de CDC Entreprises et de FSI régions) a pour sa part déjà investi pour 300 millions d'euros cette année, soit 23% sur un objectif annuel de 1,3 milliard d'euros en investissement direct. L'activité export de la banque est aussi bien engagée : 5 directions et antennes régionales d'Oséo accueillent dès à présent un chargé d'affaires d'Ubifrance.

Doctrine d'intervention

Le deuxième conseil d'administration de la BPI a aussi été l'occasion d'affiner le projet de doctrine d'intervention de la banque qui sera présentée officiellement le 15 mai. Ayant rejoint la conférence de presse à sa fin, la vice-présidente et porte-parole de la BPI Ségolène Royal a revendiqué "une certaine liberté de parole" et indiqué que la BPI avait vocation à intervenir auprès des entreprises "momentanément en difficulté car en mutation industrielle". Mais Nicolas Dufourcq a indiqué que le retournement (l'intervention auprès d'une entreprise qui rencontre des difficultés passagères) était "quelque chose d'extrêmement difficile à faire" pour le secteur public. "On doit le faire au travers de fonds privés que nous alimentons, on ne le fera pas en direct", a-t-il précisé.
Assurant que les dirigeants de la banque travaillaient en "bonne intelligence", Ségolène Royal a indiqué que la BPI déclenchait "un cercle vertueux en attirant des repreneurs sérieux qui auraient hésité à venir", tout en regrettant un manque d'anticipation. "Il ne faut pas que les industriels attendent que ça aille plus mal pour venir", leur a-t-elle lancé. Selon elle "la BPI est un formidable signal d'optimisme, il n'y en a pas beaucoup en ce moment dans l'économie française".

 

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