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Culture - Avec son avant-programme, Marseille Provence 2013 commence à prendre forme

Les organisateurs de Marseille Provence 2013 - la dénomination choisie pour la capitale européenne de la culture - ont présenté l'avant-programme de cette année phare. Cette annonce a été confortée par un coup de pouce du président de la République, qui est venu, le 24 janvier, sur le chantier du futur Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, dont l'ouverture est prévue en 2013) pour présenter ses voeux au monde de la culture. Ce double événement devrait rassurer sur une manifestation dont le sort a longtemps paru incertain.
Contrairement à Lille, qui fut capitale européenne de la culture en 2004, le dossier de Marseille a en effet connu de nombreuses vicissitudes (voir nos articles ci-contre du 25 février et du 22 mars 2011). Certaines grandes villes ont ainsi refusé d'adhérer à la démarche, sur fond de rivalités territoriales et politiques : après avoir longuement hésité, Aix-en-Provence a fini par se rallier, mais Toulon a refusé, ce qui réduit la Provence aux seules Bouches-du-Rhône. Le projet a été très long à émerger. C'est d'ailleurs seulement un "avant-programme" qui a été présenté, à moins d'un an de l'ouverture de l'année européenne de la culture. Les problèmes de gouvernance ont été nombreux, notamment avec le retrait du directeur général de la manifestation en février dernier (voir notre article ci-contre du 22 mars 2011). Des tensions sont aussi apparues avec les acteurs culturels : outre les déçus des choix effectués parmi les nombreux projets présentés, certaines associations culturelles n'ont pas manqué de se plaindre d'une réduction de leurs subventions de fonctionnement pour financer la démarche. Le chantier du Mucem a lui-même connu de sérieuses difficultés (voir nos articles ci-contre du 6 juillet et du 14 octobre 2009). Enfin, toutes les incertitudes n'ont pas été levées, même si tous les acteurs estiment désormais que le pari devrait être tenu. Lors de la présentation de l'avant programme, Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône et délégué spécial pour Marseille Provence 2013 à la mairie de la cité phocéenne, a ainsi affirmé : "Ce sera ric-rac, mais on arrivera à l'heure."

Des signaux positifs

Les éléments positifs commencent en effet à se faire plus nombreux. Tout d'abord, à défaut d'un projet qui déborde sur le reste de Paca, la plupart des grandes villes des Bouches-du-Rhône ont rejoint Marseille, le département et la région : Aix-en-Provence, Arles, Aubagne, Gardanne, Istres, Martigues et Salon-de-Provence. Ensuite, si certains chantiers ont pris du retard, les moyens financiers sont bien au rendez-vous : Jean-Claude Gaudin estime ainsi à plus de 600 millions d'euros, dont 40% financés par la ville, les investissements liés à la manifestation. De son côté, le comité d'organisation dispose d'un budget de 91 millions d'euros.
Sur le fond, l'avant programme renvoie l'image d'une manifestation qui commence à prendre tournure. Celle-ci sera organisée en trois "épisodes" : "Marseille Provence accueille le monde", "Marseille Provence à ciel ouvert" et "Marseille Provence aux mille visage". Les événements prévus mêlent expositions traditionnelles de prestige ("Le grand atelier du midi", avec 200 chefs d'œuvre de 1880 à 1960), événements originaux ("TransHumance", trois transhumances d'Italie, du Maroc et de Camargue, qui vont "converger vers la plaine de la Crau, pour un caravansérail à ciel ouvert rassemblant plusieurs milliers de personnes et d'animaux"), appel aux valeurs sûres (une exposition sur Le Corbusier) et politiquement correct (une Europride à Marseille après celle de Rome en 2011). Marseille Provence 2013 a également choisi de s'appuyer sur des manifestations existantes, bien implantées dans la région et à forte visibilité, à l'image du festival d'Aix ou de la Fiesta des Suds. Enfin, un autre signe témoigne de l'enclenchement d'une dynamique positive : le lancement d'un Marseille 2013 "Off". Si ses promoteurs ne manquent pas de critiquer le "In", cette manifestation parallèle - pour l'instant encore très virtuelle - est plutôt une preuve de bonne santé culturelle.

 

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