Culture - Marseille Provence 2013 veut rassurer sur l'avancement du chantier
Une conférence de presse en présence de tous les grands acteurs politiques régionaux, pour présenter non pas même un simple pré-programme, mais "un état d'avancement du projet"... : la démarche a de quoi surprendre. C'est pourtant l'exercice auquel s'est livré, le 24 février, Bernard Latarjet, le directeur général de l'association Marseille Provence 2013. Il est vrai que l'objectif était avant tout de rassurer sur l'état du chantier, après les interrogations suscitées par les retards sur certains grands projets et la valse-hésitation de plusieurs grandes villes de la région, priées de s'associer à la démarche. Sur le fond, Bernard Latarjet a indiqué que 500 projets seront retenus parmi les 2.200 dossiers "de haute facture" déposés. Il a également précisé que l'année 2013, qui verra Marseille et la Provence devenir capitale européenne de la culture, sera conçue comme "un grand récit, le récit du partage des midis", composé de quatre chapitres qui s'ouvriront à chaque fois "par un temps fort, avec l'inauguration de nouveaux bâtiments, de grandes expositions et d'un rassemblement populaire". Parmi ces temps forts déjà programmés, les Ateliers de l'Euroméditerranée, une trentaine d'expositions, mais aussi les festivals existants qui prendront une tonalité particulière. Le directeur général de l'association a tenu à rassurer sur les retards pris par certains grands chantiers emblématiques, comme celui du MuCEM (voir nos articles ci-contre). Il a également pris soin de démentir les rumeurs sur "un projet qui se préparerait dans l'opacité, un projet parisien", qualificatif qui ne sonne pas vraiment comme un compliment du côté de la Canebière.
Une unité retrouvée ?
Côté forme, tous les grands leaders régionaux assistaient à cette conférence de presse, comme pour mieux souligner l'unité retrouvée autour du projet : le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, le président de la communauté urbaine, Eugène Caselli, le vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Michel Pezet, le maire d'Arles, Hervé Schiavetti... Mais la présence la plus remarquée a été celle de Maryse Joissains, la maire d'Aix-en-Provence. Jalouse de ses - nombreux - atouts et équipements culturels, la ville menaçait encore, en décembre dernier, de se retirer du financement de Marseille Provence 2013. Il reste toutefois des irréductibles : la ville et l'agglomération de Toulon ont ainsi décidé de ramener à un million d'euros leur participation au budget de l'association, pourtant initialement fixée à 7,35 millions d'euros.
En dépit de ces tensions, qui pourraient finalement s'apaiser contre quelques concessions, Marseille Provence 2013 devrait mobiliser plus d'un milliard d'euros en faveur de la culture. Près des deux tiers, soit 600 millions d'euros, vont financer une cinquantaine de projets architecturaux à Marseille même, tandis que 200 millions d'euros iront à la rénovation ou à l'agrandissement d'équipements culturels hors la cité phocéenne, comme le musée Granet et la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence ou les anciens ateliers SNCF en Arles, qui accueillent déjà les Rencontre de la photographie. De son côté, l'association Marseille Provence 2013 consacrera 60 millions d'euros aux événements temporaires, qui pourraient également bénéficier de financements privés à hauteur de 300 millions d'euros. En 2013, tous ces évènements pourraient attirer 10 millions de visiteurs dans la seule ville de Marseille. En attendant, le pré-programme devrait être présenté à la fin de 2011 et le programme définitif à l'automne 2012.