Culture - Marseille Provence 2013 perd sa liberté de manoeuvre
Le 16 septembre dernier, le ministère de la Culture retenait la candidature de Marseille Provence (Marseille, le département, la région et les villes d'Aix-en-Provence, Arles, Aubagne, Gardanne, Istres, Martigues, Salon-de-Provence et Toulon) comme capitale européenne de la culture pour 2013. Passée l'euphorie de la victoire, la cité phocéenne pourrait bien voir sa marge de manoeuvre considérablement réduite. Un décret du 8 décembre 2008 crée en effet un "Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée". Placé auprès du Premier ministre, celui-ci a pour mission "de susciter et d'encourager toutes initiatives publiques et privées permettant de promouvoir la dimension culturelle de la politique méditerranéenne de la France, notamment dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée et de la manifestation Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture". Pour cela, le conseil doit notamment favoriser "la cohérence des différentes actions engagées dans ce cadre, notamment celles conduites par l'Etat et les collectivités territoriales". Par ailleurs, le décret prend bien soin de préciser que "le conseil assure ses missions en liaison avec la mission interministérielle de l'Union pour la Méditerranée ainsi qu'avec l'association Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture. En d'autres termes, le pilotage de cette dernière risque fort d'être désormais supervisé - sinon même directement assuré - par l'Elysée. Depuis un décret du 27 novembre, c'est en effet Henri Guaino, conseiller spécial auprès de chef de l'Etat, qui assure les fonctions nouvelles de chef de la mission interministérielle de l'Union pour la Méditerranée.
Bien que la coordination entre le Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée et Marseille Provence 2013 soit au coeur du décret du 8 décembre, cette dernière est curieusement absente de la composition du conseil. Ce dernier comprend en effet uniquement huit membres de droit, représentant chacun l'un des ministères concernés. Un arrêté du Premier ministre doit toutefois désigner également des personnalités qualifiées, nommées pour une durée de cinq ans. On peut donc espérer une représentation des collectivités par ce biais. Quoi qu'il en soit, une seule chose est désormais certaine : Marseille Provence 2013 sera très loin d'avoir la marge de manoeuvre dont avait bénéficié Lille 2004 et qui avait débouché sur un succès remarqué en termes de fréquentation et d'image de la métropole nordiste.
Jean-Noël Escudié / PCA
Référence : décret 2008-1277 du 8 décembre 2008 créant un Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée (Journal officiel du 9 décembre 2008).