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Culture - Quelles retombées pour les Capitales européennes de la culture ?

A l’occasion du 25ème anniversaire des Capitales européennes de la culture, la Commission européenne réunit les 23 et 24 mars plus de 400 représentants de ces villes et de nombreux professionnels du secteur culturel afin d’échanger sur les expériences respectives de chacun mais aussi d’évaluer les retombées, notamment économiques, de l'évènement. Depuis Athènes en 1985, ce sont 42 cités qui ont déjà vécu, une année durant, l’aventure culturelle "la plus bénéfique" selon 80% des interlocuteurs interrogés dans le cadre d’une étude publiée par Palmer/Rae Associates en août 2004. Parmi elles, Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004 ont su tirer profit de ces manifestations. Pourtant, l’investissement nécessaire à la bonne organisation de l’évènement est considérable : les dépenses opérationnelles (sans les infrastructures) oscillent entre 7,9 et 73,7 millions d’euros et les dépenses en capital pouvent atteindre 220 millions d’euros. Lille a ainsi dépensé 73,7 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 70 millions d’euros dédiés aux projets d’infrastructure d’envergure tels que la rénovation de l’Opéra, la création de douze maisons Folie ou du parc de la Deûle. De son côté, Marseille, désignée Capitale européenne de la culture en 2013, prévoit une enveloppe de 98 millions d'euros : 15% provenant de l'Union européenne et de l'Etat, 15% des partenaires privés et 70% des instances locales. Des ressources qui proviennent donc essentiellement de fonds publics. Le projet Lille 2004 a ainsi été alimenté par 13,7 millions d’euros de l’Etat, 32,5 millions d’euros de la ville et de la région pour seulement 1,5 million d’euros provenant de l’Union européenne. Les partenaires privés contribuent également à l’évènement : ils ont participé à hauteur de 12 millions d’euros dans le cas de Lille. L’engagement européen est donc plutôt symbolique (avec le prix Melina Mercouri de 1,5 million d’euros) mais le jeu en vaut tout de même la chandelle. Pour Martine Aubry, maire de Lille et présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine, au-delà des 2.500 manifestations et des 9 millions de visiteurs accueillis dans la région il y a 6 ans, "Lille 2004 a fait gagner quelques dix années de notoriété à notre territoire". Un constat qui se ressent, comme le rappelle l’office de tourisme de la ville : "L’image de la ville s’est transformée. Cela a permis de repositionner Lille comme une ville tournée vers la culture et l’art contemporain". En revanche, la fréquentation des hôtels de la région n’a pas augmenté considérablement. Elle atteignait 3,7 millions de visiteurs en 2005 et n’a pas beaucoup grimpé depuis. Comme le note l’observatoire du tourisme de la région : "Lille 2004 a dynamisé l’activité du Nord en 2004 sans prolongement apparent pour 2005". Le véritable impact du label "Capitale européenne de la culture" tient donc plutôt aux opportunités créées par l’évènement. Ainsi, le lancement du chantier du MuCEM (musée des civilisations Europe Méditerranée), sauvé in extremis par le choix de Marseille comme Capitale européenne de la culture (voir notre article ci-joint). Reste la fierté des habitants de la région, mis à l’honneur pendant une année. Comme l’a indiqué Michel Cerdan, le directeur de la communication de l’association Marseille Provence 2013, à Localtis : "Ce qui change, c’est le regard des habitants par rapport à eux-mêmes et à leur région. Sans oublier le rayonnement international du point de vue culturel et artistique qui permettrait de rajouter un motif supplémentaire de visites de notre territoire. En effet, actuellement 50% des touristes viennent visiter leurs familles et leurs amis. Nous voudrions un peu modifier la donne".


Muriel Weiss