Assises de la mobilité : la Fnaut détaille ses priorités
Dans la perspective des prochaines Assises de la mobilité, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) continue de défendre des efforts financiers supplémentaires pour améliorer le fonctionnement des TER et des Intercités et milite pour un 4e appel à projets en faveur des transports collectifs en site propre (TCSP).
Alors qu'une réunion doit se tenir ce 14 septembre à la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) pour préparer les Assises de la mobilité du 19 septembre, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a présenté ce 11 septembre les sujets qu'elle compte mettre en avant lors de ce rendez-vous qui entend définir les grands axes de la politique des transports du gouvernement. La Fnaut, qui regroupe 160 associations (80.000 adhérents au total) et vient d'adapter son organisation au nouveau découpage des régions, a rédigé une série de fiches thématiques résumant ses positions. Elle milite pour que ses préoccupations – et donc celles des usagers – soient "au cœur" de ces Assises.
La Fédération estime que pour "répondre aux besoins croissants des usagers des transports", "éviter la saturation des réseaux routier et ferré" et "inciter au report modal pour réduire la pollution de l'air", "les nouvelles mobilités ne sont pas la solution miracle" et que "de grands investissements bien choisis restent nécessaires". "Nous n'avons pas de désaccord avec la priorité donnée aux transports du quotidien, avance Bruno Gazeau, président de la Fnaut. Mais nous nous interrogeons sur les moyens qui leur seront octroyés." Il faut donc décider dès aujourd'hui les investissements nécessaires et les programmer, souligne la Fédération.
Un 4e appel à projets de TCSP
Dans cette optique, elle réitère sa demande de 4e appel à projets de transports en site propre. "Le Grenelle de l'environnement avait tablé sur 2,3 milliards d'euros et 1,5 milliard d'euros a été engagé par l'Etat dans les trois appels à projets lancés jusqu'alors. Il lui reste donc encore 800 millions d'euros à dépenser, soutient Bruno Gazeau. De nombreuses collectivités ont des projets à présenter pour desservir les premières couronnes et favoriser l'intermodalité, notamment."
La Fnaut juge aussi "indispensables" certaines lignes ferroviaires nouvelles - transversale sud, axe Paris-Normandie, Lyon-Turin – "pour répondre aux évolutions démographiques et protéger l'environnement".
La Fnaut défend aussi la politique de régénération du réseau ferré mais estime qu'il manque 1 milliard d'euros "pour atteindre les 4 milliards d'euros nécessaires et être au niveau des autres pays européens".
Rétablir une meilleure fréquence des Intercités
L'accent doit en particulier être mis sur les Intercités. "SNCF Réseau met en œuvre un véritable malthusianisme non pas en supprimant des lignes mais les fréquences de ces trains, pointe Bruno Gazeau. Or, ils contribuent largement aux déplacements domicile-travail et au développement des villes moyennes. Il faut donc arrêter la réduction de ces trains". Après la gigantesque panne qui a touché cet été les trains de la gare Montparnasse, elle insiste aussi sur "l'urgente nécessité de renforcer la robustesse des services et la fiabilité de l'information des voyageurs".
Concernant l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs, elle défend l'idée d'une "concurrence régulée entre opérateurs" - sous la forme de délégations de service public pour les TER et Intercités, à l'instar des transports urbains – et de "complémentarité organisée des modes". Selon elle, les "nouvelles mobilités" doivent se développer selon un principe d' "équité", qu'il s'agisse des conditions d'accès aux professions et des exigences de formation, de la fiscalité, de la contribution financière aux équipements publics par application du principe "utilisateur-payeur" ou du respect de l'environnement à travers le principe "pollueur-payeur".