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Transports - Fermeture de lignes ferroviaires, reconversion de gares : la Fnaut exige un cadre clair

La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a fait un point le 7 avril sur les enjeux liés à trois tendances de fond qui, selon elle, s'accélèrent : la fermeture des guichets de ventes dans les petites gares, la fermeture de certaines lignes et la reconversion de petites gares.

Comment remplacer les guichets de gares, cette espèce en voie de disparition ? Le 7 avril, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) s'est posé très concrètement la question. Car selon elle, force est de constater sur le terrain que la SNCF réduit le nombre des guichets et restructure son réseau de vente, "sans concertation avec les collectivités locales ou les usagers".

Quête d'alternatives

Sans se borner à ce seul constat, elle explore les possibilités qui s'offrent pour remplacer ces guichets des petites gares. Les distributeurs automatiques ou embarqués, et l'achat auprès du contrôleur ne suffisent pas. Autre voie possible, des guichets de substitution implantés par exemple dans une mairie, un office de tourisme, un pôle multi-services ou un commerce local. Ainsi se maintiendrait un service public de proximité, cette solution étant selon l'association, "la plus conforme aux intérêts des voyageurs, et évitant le sentiment d'abandon que ressentent les populations concernées".

Des mairies pourraient-elles vendre des billets de trains ?

"De rares offices de tourisme le pratiquent déjà et, en Dordogne, une mairie pourrait être intéressée et un travail s'engage sur le sujet, avec l'appui localement de l'union départementale des maires", confie-t-on à la Fnaut. Mais la meilleure formule, poursuit l'association, consiste en fait à "mieux valoriser les gares existantes, à élargir leurs fonctions en y développant l’intermodalité et les atouts liés à leur fréquentation et à leurs espaces disponibles - ce qui passe par de nouveaux partenariats entre la collectivité locale, la région et la SNCF. La question se pose en particulier pour les petites villes de quelques milliers à 30.000 habitants, où des programmes innovants sont à inventer ou à mettre en œuvre".

Devenir des petites lignes

La Fnaut demande, comme cela s'est fait progressivement pour les petites lignes capillaires de fret, que soit engagée pour les petites lignes voyageurs une démarche analogue visant à trouver un modèle économique qui soit adapté à ces lignes, et ce "sans en dégrader la sécurité". Pour ce faire, l’association s'est rapprochée d'autres acteurs ferroviaires dont l'Association française du rail (Afra), qui réunit des opérateurs privés autres que la SNCF, l'Union des exploitants de chemins de fer touristiques et de musées (Unecto) et l’association Objectif OFP qui assure la promotion des opérateurs ferroviaires de proximité (OFP). Une position commune se dégage : le souhait d’un transfert de gestion de ces petites lignes voyageurs aux collectivités locales, mais pas n’importe comment, dans le cadre "d'une convention d’occupation temporaire étendant la notion d’installation terminale embranchée, d'une délégation de gestion ou d'un contrat d’affermage comme sur la ligne de train entre Guingamp (Côtes-d'Armor) et Carhaix (Finistère), en Bretagne". Pourquoi ces procédures ? Afin de "prolonger la durée de vie des petites lignes et leur renouveau, suivant l’exemple allemand".

Des emprises à préserver

Sollicitée par SNCF Réseau lorsqu'il y a fermeture d'une ligne, même si cela est facultatif, la Fnaut rappelle que cela est de son point de vue acceptable si le but est d'y créer des transports en commun en site propre ou des circulations douces, mais qu'elle s'y oppose si le but est d'y développer la voirie routière ou de procéder à des aménagements industriels, commerciaux, agricoles ou immobiliers. Or la pression foncière sur des bouts de lignes s'accentue, déplore l'association, en citant l'exemple de la ville de Hyères (Var), où une emprise ferroviaire intéresse la collectivité pour construire des logements sociaux. "Il faut coûte que coûte préserver pour l'avenir l'intégrité de ces emprises, ne pas laisser les acteurs locaux s'en emparer et les morceler", insiste Bruno Gazeau à la tête de la Fnaut. Ainsi la fédération préconise, en cas de fermeture de ligne, que la gestion de l’emprise soit éventuellement transférée à un nouvel utilisateur, mais qu'elle reste bien, gage d’intégrité et de pérennité, la propriété de SNCF Réseau, et ce "afin d’éviter toute interruption du linéaire". Elle propose en ce sens à SNCF Réseau d’adopter une procédure commune et plus rigoureuse qu'actuellement pour traiter de l’évolution régulée de ces emprises foncières. Et qu'une vision d'ensemble se dégage, avec un bilan et des bonnes pratiques à en tirer, qui pourront être régulièrement communiqués.

 

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