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Transports - Emmanuel Macron annonce une loi d'orientation des mobilités

Lors de l’inauguration le 1er juillet de la nouvelle ligne Paris-Rennes, le président de la République a indiqué qu’il souhaitait mettre la priorité non sur de nouveaux grands projets mais sur les transports du quotidien et le renouvellement des infrastructures existantes.

Deux lignes à grande vitesse (LGV), très attendues et qui sont le fruit d'intenses combats locaux, viennent d'être mises en service le 2 juillet sur la façade Atlantique, l'une reliant Paris à Bordeaux en un peu plus de deux heures et l'autre reliant Rennes à la capitale en moins d'une heure et demie. De nombreux élus et préfets bretons et aquitains ont participé à leur inauguration. Dont les maires de Rennes et de Brest, qui ont souligné l'effet accélérateur de cette nouvelle liaison pour l'économie et l'attractivité locales : la LGV Bretagne Pays de la Loire met Brest à 3h13 de Paris, contre plus de quatre heures au mieux. Les maires de Toulouse et de Bordeaux, également, qui ont rappelé que la mise en service de la grande vitesse entre Tours et Bordeaux n'est qu'"un premier tronçon de la future ligne Paris-Toulouse". Ombre au tableau : l'avenir du projet de prolongement au sud vers Toulouse et Dax reste à ce stade incertain. Le tribunal administratif de Bordeaux vient en effet d'annuler l’une des trois déclarations d’utilité publique (DUP) liées à ce projet. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé que l’État allait faire appel de cette décision.

Se concerter avec les territoires

Lors de l'inauguration du TGV atlantique Paris-Rennes, le président de la République s'est réjoui de ce succès technique : "C'est une fierté industrielle mais aussi une fierté humaine, la mobilisation de toutes celles et ceux qui l'ont rendu possible." Il a aussi salué ce "palier de développement" atteint et cette nouvelle étape "décisive pour l'accessibilité du territoire breton". Tout en annonçant qu'il entendait mettre la priorité non sur des "grands projets" de ce type et que désormais toutes les forces vives, celles de la SNCF notamment, doivent être engagées "dans la transformation des transports de la vie quotidienne et les réponses à trouver aux besoins de mobilité des Français". Une page se tourne : "Le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là." Quelle priorité pour les années à venir ? "Financer le renouvellement des infrastructures insuffisamment entretenues, l'échelonner dans le temps, donner de la visibilité à tous les acteurs". Et d'inviter chacun à prendre ses responsabilités, "à sortir des fascinations pour les modèles d'hier" et à ne plus vivre dans le mensonge ni céder au "plaisir coupable des inaugurations" en promettant - "sans parvenir à les financer" - des TGV et des aéroports, mais à investir plus pour faciliter la mobilité du quotidien, celle qui fédère et ne laisse personne sur le bas-côté. Des choix doivent être faits, a-t-il ajouté, et les priorités réorientées. Celle du quinquennat consistera à concentrer les efforts et investissements sur "la rénovation de l'existant et la réduction de la fracture territoriale qui s'est aggravée".

Repenser le modèle ferroviaire

Le président a clairement pointé la dette du système ferroviaire : "Son accroissement ne pourra pas se poursuivre éternellement." Mais aussi la performance des ports, qui n'est guère à la hauteur. Emmanuel Macron a décliné le calendrier. Une loi d'orientation des mobilités devrait voir le jour au premier semestre 2018. Pour préparer ce texte, la question sera abordée lors de la conférence nationale des territoires - que le nouvel exécutif veut organiser le 17 juillet - puis lors des assises de la mobilité en septembre. Cette loi apportera, selon lui, des "réponses concrètes à des situations que nous n'avons que trop longtemps laissé perdurer". Elle mettra les priorités et des financements en face. Et sera suivie par un conseil d'orientation des infrastructures, instance d'expertise et de dialogue entre toutes les parties prenantes. Placé auprès de la ministre des Transports, ce conseil suivra cette transformation et mettra notamment autour de la table les entreprises du secteur, des donneurs d'ordre et sous-traitants, ainsi que les élus.