Après une forte dynamique en 2022, les transactions de fonds de commerce marquent le pas en 2023

Après une forte dynamique en 2022, avec 31.700 cessions, au plus haut depuis cinq ans, les transactions de fonds de commerce marquent le pas et reculent de 2,5%. C'est ce que le cabinet Altares indique dans une étude publiée le 13 juin 2024. Le marché résiste, selon Thierry Million, directeur des études Altares, malgré un contexte encore compliqué avec une conjoncture toujours tendue et un accès aux financements encore difficile. 

Une transmission sur quatre dans la restauration

"Une transmission sur quatre se noue dans la restauration, indique Altares. Les ventes et cessions de boulangeries chutent de 22% et les supermarchés signent la plus forte hausse de transactions avec +18,2% d'opérations." Le nombre de transactions dans la restauration à table, qui avait fait face à une forte baisse d'attractivité en 2021 (-16%) avant de retrouver une dynamique en 2022 (+51%) se stabilise, avec 4.497 cessions (+0,2%). La restauration rapide, quant à elle, recule (3.065 reprises à -1,7%). Les cafés accusent une baisse plus sensible (-5,3%), mais moins profonde que les boulangeries (-22%, 1.253). "La coiffure conclut le top 5 des secteurs où s'échangent le plus de fonds", indique l'étude. Mais le nombre de reprises y est en baisse de 14,1% en 2023, contre une augmentation de 13% en 2021 et de 18% en 2022.

Seules les villes moyennes voient les transactions augmenter

Autre phénomène observé : le niveau record du prix moyen de vente, au-delà de 244.000 euros, en augmentation de 13,3% sur un an. "Les cessions de pharmacies continuent de tirer les prix au-delà du million et la réorganisation du secteur du commerce multirayons a engendré un doublement du prix de vente moyen des supermarchés, qui dépasse désormais également le million d'euros", précise le document.

Côté répartition géographique, seules les villes moyennes entre 20.000 et 100.000 habitants voient les transactions de fonds de commerces augmenter (+2,2%). Les cessions reculent sinon dans les grandes villes (-4%) et dans les villages (-9%). Les petites villes peinent quant à elles à stabiliser le nombre d'échanges (-0,5%). "In fine, à peine plus d'un village sur dix a compté au moins une transaction sur son territoire en 2023", assure Altares.

La tendance la plus dynamique observée en Corse

Le top 3 des régions ayant connu le plus grand nombre de transactions est le suivant : l'Île-de-France (5.213 changements, en augmentation de 1,1%), l'Auvergne-Rhône-Alpes (4.273, -5,5%) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (3.359, quasi-stable sur un an). "Au pied du podium, l'Occitanie est la seule autre région à compter plus de 3.000 transactions (3.157), précise le cabinet, mais c'est en Corse avec 238 transmissions que la tendance est la plus dynamique (+9,2%)."
Concernant les prix de vente de cession, l'Île-de-France arrive encore en tête avec un prix moyen de 328.000 euros en augmentation de 16,4%. La Corse arrive en deuxième, avec un prix moyen à près de 261.000 euros en hausse de 29,6%. L'augmentation la plus élevée (+30,7%) est constatée en Auvergne-Rhône-Alpes avec un prix moyen de 250.700 euros.

À noter que les mesures prévues pour aider les commerçants à financer leur installation (mensualisation des loyers dans les baux commerciaux et plafonnement des dépôts de garantie), qui sont intégrées au projet de loi de simplification, devront attendre. L'examen du texte, dont le vote devait intervenir au Sénat le 11 juin, a été suspendu suite à la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par le président de la République le 9 juin.