Après les émeutes, sept associations d’élus demandent "une ambition forte pour les habitants des quartiers populaires"
En matière de politique de la ville, "le gouvernement doit passer à l’action", estiment sept associations d’élus du bloc communal dans un communiqué du 12 juillet 2023. "France urbaine, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), l’Association des maires d’Île-de-France (Amif), l’Association des petites villes de France (APVF), Intercommunalités de France, Villes de France et Ville & Banlieue appellent le gouvernement à porter une ambition forte pour les habitants des quartiers populaires, après les émeutes qui ont secoué notre pays", peut-on lire dans ce communiqué. Ce dernier fait suite à une réunion entre les élus de la commission "Politique de la ville et cohésion sociale", issus de ces associations, et le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, Olivier Klein ; réunion destinée à "revenir sur les émeutes et les premières réponses apportées par le gouvernement".
"La politique de la ville n’a pas démérité depuis quarante ans", selon ces associations qui rappellent que "les collectivités locales se sont fortement engagées en la matière". "S’il importe de réparer à court terme les dommages", conséquences des émeutes, "il est aussi essentiel que la politique de la ville se fixe une feuille de route et un cap, dans le cadre d’un dialogue renouvelé entre l’État et les collectivités", appuient-elles.
Plusieurs fois reportées, les annonces présidentielles relatives aux "Quartiers 2030" et le comité interministériel des villes (CIV) devaient précisément avoir lieu la semaine des émeutes qui ont suivi le décès du jeune Nahel, le 27 juin à Nanterre, dans le cadre d’un refus d’obtempérer. La veille et le jour même, à Marseille, Emmanuel Macron avait disséminé quelques annonces à destination des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), notamment sur l’éducation et la rénovation de l’habitat insalubre (voir nos articles ci-dessous). Le 30 juin 2023, le comité interministériel des villes (CIV) entre la Première ministre, une partie de son gouvernement et des maires et responsables associatifs s’était finalement tenu à Matignon et avait été entièrement consacré à la crise en cours (voir notre article).
Dans la perspective du nouveau CIV qui leur a été annoncé "pour la rentrée", les élus demandent à être "étroitement associés afin que des décisions concrètes puissent être prises". Et cela "dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’insertion par le sport, de la citoyenneté, de la lutte contre les discriminations ou de la police de proximité", énumèrent les associations. Ces dernières rappellent qu’elles attendent toujours "une plus grande visibilité sur les ambitions nationales portées pour les futurs contrats de villes ‘Quartiers 2030’ et sur les impacts de la réforme de la géographie prioritaire".
Quant aux propositions mises sur la table, le collectif d’associations d’élus renvoie à sa contribution formulée en mars 2022 dans le cadre de l’élection présidentielle (voir notre article). Les élus se déclarent notamment prêts à expérimenter la délégation des crédits spécifiques du budget opérationnel de programme (BOP) 147 sur la réussite éducative et la prévention de la délinquance.