Le Sénat veut faire la lumière sur les émeutes
La commission des Lois du Sénat a annoncé, le 12 juillet, avoir créé une mission d'information pour "faire la lumière" sur les émeutes survenues à partir du 27 juin suite au décès de Nahel M. à la suite d’un contrôle routier. La mission dont le rapporteur est François-Noël Buffet (Rhône, LR) demandera au Sénat de lui confier les prérogatives d'une commission d'enquête. Elle ne démarrera ses travaux qu'au début du mois d’octobre, à l’issue du renouvellement sénatorial, précise la commission des Lois, dans un communiqué. Elle s'attachera à "analyser le déroulé des émeutes ainsi que le profil, les motivations et l’organisation des émeutiers". Elle dressera "un bilan des actions menées pour rétablir l’ordre public, de la réponse pénale apportée ainsi que de l’effectivité de la réparation des dommages causés".
"Les émeutes qui ont embrasé la France à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet sont inédites par leur ampleur et leur intensité : 24.000 feux sur voie publique, 12.000 véhicules incendiés, 2.500 bâtiments dégradés dont 168 écoles et 105 mairies ont conduit à plus de 3.500 interpellations", rappelle le communiqué.
Interrogé devant cette même commission le 5 juillet par la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio (Val-d'Oise, LR) sur la part de jeunes issus de l'immigration parmi les émeutiers, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré : "L'explication seulement identitaire me paraît très erronée." "Oui, il y a des gens qui, apparemment, peuvent être issus de l'immigration, mais il y a beaucoup de Kévin et de Matéo, si je peux me permettre", avait-t-il assuré, bien que ne disposant par données précises sur les personnes interpellées mais indiquant avoir rendu visite à 15 commissariats depuis le début des émeutes. "Le président de la République a demandé au garde des Sceaux et à moi-même de faire très rapidement une étude sociologique pour savoir qui sont ces personnes", avait-il dit. "Pourquoi ne pas, un jour, avoir l'honnêteté de nous dire que la plupart des jeunes qui ont commis des exactions depuis quatre, cinq jours sont issus de l'immigration. C'est une réalité, c'est factuel et être dans le déni ne nous permet pas d'avancer", avait jugé la sénatrice, ancienne maire de Saint-Gratien, s'inquiétant d'une montée de la "haine de la France".