Déchets - Amorce sonde les déchets liés aux missions des collectivités
Des flux nombreux mais pas toujours bien suivis : c'est ainsi qu'Amorce caractérise les déchets produits par les collectivités dans le cadre des services et missions qu'elles rendent. Déchets issus des espaces verts, des mairies, des écoles, des cantines, des cimetières ou des missions de nettoyage des rues… Avec l'appui de l'Ademe, l'association a mené une enquête auprès de 2.300 collectivités locales (communes, communautés de communes, conseils généraux) et syndicats de collecte. Seul un dixième d'entre elles ont répondu. "De manière générale, les collectivités ne connaissent pas bien le gisement de déchets qu'elles génèrent", conclut Amorce. Une seule certitude : d'après les résultats de l'enquête, dans les plus rurales d'entre elles, ces déchets sont le plus souvent gérés en régie ou déposés directement en déchèterie, alors que dans les communes plus urbaines intervient généralement un prestataire privé.
Des actions éparses mais en développement
Plus dans le détail, neuf gisements de déchets des services sont distingués. Etant majoritairement collectés avec les ordures ménagères, sans pesée distincte, les identifier n'est pas une tâche aisée. Les collectivités cherchent néanmoins à progresser dans ce domaine. Les déchets fermentescibles des cantines font par exemple l'objet d'actions ou de projets de compostage in situ. Certaines collectivités explorent en parallèle le thème de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Dans une maison de retraite équipée d'une grande cuisine collective assurant les repas d'autres établissements, les quantités de déchets organiques sont telles que le syndicat intercommunal de collecte a accompagné l'établissement dans un programme de gestion intégrant du compostage. Le compost produit sert à l'unité de jardinage de la maison de retraite. Opérationnel en amont des repas (déchets d'épluchures, de cuisine), le compostage ne l'est pas encore en aval, après la consommation des repas. Mais cela doit se faire, en s'appuyant sur un pré-tri sur table effectué par les pensionnaires. Pour les déchets d'espaces verts, les débouchés sont multiples : compostage, réutilisation pour la végétalisation de pistes de ski, la réalisation de paillages ou l'alimentation d'une chaufferie biomasse, etc. A Cesson-Sévigné, une commune de Bretagne, le choix a été fait de générer moins de volumes en réduisant le nombre de tontes des parcelles de la ville et de miser sur le compostage. "Résultat, aucun déchet issu des espaces verts n'y est transféré vers la déchetterie communale", note Amorce.
Sensibilisation sur les déchets de marché
Pour les déchets de cimetière, les initiatives sont moins nombreuses : ils sont essentiellement incinérés. Enfin, les déchets des marchés peuvent donner lieu à un travail de sensibilisation et d'information assumé par les collectivités. C'est le cas du Grand Lyon. Le service en régie y collecte les déchets de marché et sensibilise - depuis qu'une campagne dédiée a été mise en place il y a trois ans - les forains et commerçants à une meilleure gestion de leurs déchets. "Tous les marchés du Grand Lyon sont concernés et des priorités sont déterminées suivant les demandes des communes. Une amélioration de la propreté est observée à la suite des opérations de communication. Cependant, la communication doit être suffisante et durable en lien avec le pouvoir de police du maire de la commune", souligne Amorce.