Volet mobilités des CPER : plus de 2,1 milliards d'euros pour les transports de la région Grand Est
Signé ce 15 décembre, le protocole d’accord concernant le volet Mobilités du contrat de plan État-région (CPER) 2023-2027 du Grand Est prévoit plus de 2,1 milliards d'euros de financements. 70% des crédits sont destinés au ferroviaire et aux services express régionaux métropolitains (Serm).
Clément Beaune, ministre délégué chargé des transports, Josiane Chevalier, préfète de région, et Franck Leroy, président de la région Grand Est, ont signé ce vendredi 15 décembre, le protocole d’accord concernant le volet Mobilités du contrat de plan État-région (CPER) 2023-2027. "Cet accord symbolise une nouvelle ère des politiques publiques en matière de transports, a salué la région dans un communiqué. Ce contrat permettra aux territoires du Grand Est de bénéficier d’un niveau d’investissements record en termes de mobilités, avec notamment 1,4 milliard d’euros à parité entre l’État et la région, qui vont permettre 2,120 milliards d’euros d’engagements de la part de tous les partenaires et maîtres d’ouvrage."
Plusieurs projets de services express régionaux métropolitains à financer
Le contrat fait la part belle au ferroviaire (39% des financements) et aux services express régionaux métropolitains – Serm (31%) dont la région a été pionnière hors Île-de-France, avec le RER strasbourgeois. État et région lanceront en 2024 une étude de préfiguration pour définir les projets de Serm dans la région. Pour celui de Strasbourg, l'enjeu est d'élargir l'offre de trains et de cars express sur l'ensemble des axes autour de la métropole, y compris vers l'Allemagne. Le projet intègre aussi des aménagements de voies réservées pour bus à haut niveau de service, notamment sur l'entrée ouest de la métropole. Le projet de Serm Lorraine-Luxembourg s'inscrit dans la continuité des aménagements ferroviaires prévus dans le protocole d'accord franco-luxembourgeois de 2018, indique le ministère des Transports. Il doit permettre de répondre à l'accroissement continu du trafic dans le corridor du sillon lorrain. Un troisième projet, celui de Mulhouse-Bâle, vise à développer l'offre de service autour de l'étoile ferroviaire de la première ville du Haut-Rhin en nombre d'habitants, dans le cadre d'une gouvernance transfrontalière et d'un accroissement du trafic lié au RER Basel. De premiers investissements permettront en outre de préfigurer le futur réseau métropolitain du Grand Reims.
Ferroviaire : priorité à la régénération et à la modernisation du réseau
Côté ferroviaire (39% des investissements), l'objectif est de régénérer et moderniser le réseau structurant et les lignes de desserte fine du territoire. L'achèvement de l'électrification de la ligne Paris-Troyes d'ici à 2028, qui va mobiliser près de 160 millions d'euros dans ce CPER, comme dans celui d'Île-de-France, doit permettre de rendre cette ligne accessible à tous les types de train et d'augmenter durablement le trafic ferroviaire. 240 millions d'euros seront consacrés à la régénération de lignes de desserte fine du territoire ouvertes au trafic des voyageurs telles que les lignes Strasbourg-Lauterbourg, Mommenheim-Sarreguemines ou Charleville-Givet. Plus de 180 millions seront en outre engagés dans la réalisation d'opérations de maintenance sur des lignes capillaires et dans la rénovation d'embranchements essentiels pour le développement du fret ferroviaire.
Investissements routiers ciblant les axes structurants
16% des financements seront destinés aux infrastructures routières. Plus de 80 millions d'euros seront consacrés aux premiers travaux des secteurs centre et sud du projet A31bis, de Thionville vers Luxembourg, "un projet qui devra être exemplaire d’un point de vue de l’offre multimodale qu’il permet (voie de covoiturage, car express)", souligne la région. Celle-ci rappelle qu'elle deviendra le 1er janvier 2025 gestionnaire de l’ensemble de l’A31 et la période 2023-2027 devrait être marquée par de premières interventions visant la mise à niveau de cet axe majeur de circulation et de transit du sillon lorrain. Le CPER portera par ailleurs un investissement de près de 200 millions d'euros pour poursuivre et parachever des opérations nécessaires à l'amélioration du trafic et à la sécurisation des déplacements, notamment les élargissements de la RN4 entre Gogney (Meurthe-et-Moselle) et Saint-Georges (Moselle), la déviation de Saint-Dizier, la RN44 entre Moncetz-Longevas (Marne) et Châlons-en-Champagne ainsi que la déviation de la RN135 à Velaines (Meuse).
Développement des voies d'eau
Le secteur fluvial va mobiliser 6% des crédits et le secteur portuaire 3%. Près de 150 millions d'euros sont destinés au premier pour permettre la modernisation des barrages sur la Moselle, la remise en état du second sas des écluses de Gambsheim sur le Rhin et la reconstruction des barrages manuels sur la Seine et ses affluents. 75 millions d'euros d'investissement sont prévus pour le secteur portuaire, avec comme priorité la réalisation d'un hub ferroviaire au port sud de Strasbourg.
Enfin, 4% des crédits sont fléchés vers le vélo. Plus de 90 millions d'euros seront consacrés au financement de véloroutes d'ici à 2027. Au cours de la même période, État et régions s'engagent à investir 36 millions d'euros dans des appels à projets conjoints.