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A Vivatech, Emmanuel Macron et les régions rapprochent secteur public et start-up

Pour sa deuxième édition, le salon Viva Technologies a permis à plus de 5.000 start-up françaises et internationales de poser leur stand du 15 au 17 juin porte de Versailles à Paris. Le président de la République y a livré un discours extrêmement favorable à l'innovation, en maintenant sa promesse d'une numérisation totale des procédures administratives d'ici 2022. De nombreuses régions avaient également tenu à être présentes afin d'accroître la visibilité internationale de leurs écosystèmes d'innovation.

Engie, Carrefour, Valeo, La Poste, SNCF... Nombre de grands groupes français font du salon VivaTech la vitrine de leurs efforts en matière d'innovation ouverte. Mais le CAC40 n'était pas le seul soutien des jeunes pousses à faire valoir ses ambitions : sept régions tenaient elles aussi un stand pour valoriser les innovateurs de leur territoire. Emmanuel Macron ne s'y est pas trompé, et a fait de cette grande foire du numérique français la tribune de ses ambitions dans ce domaine.

Macron relance l'idée d'Etat plateforme

Au fil d'un discours énumérant les nouveaux terrains de jeu de l'innovation - nutrition, cleantech, santé, etc. -, sans pudeur aucune envers les anglicismes, le président de la République a tenu à rappeler sa vision de l'action de l'Etat à l'âge du numérique. En présence de Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'Etat au numérique, il a renouvelé son engagement de campagne de rendre l'ensemble des procédures administratives accessibles en ligne d'ici 2022 - une échéance qui s'harmonise avec celle du très haut débit pour tous (celle-ci avait été rappelée le 9 juin dernier par Emmanuel Macron lors d'un déplacement dans le Limousin). Pas d'annonce concrète, des termes forts : le souhait d'un "Etat qui ne multiplie pas partout la présence physique, mais la concentre là où elle est nécessaire", tout en étant cependant "inclusif" envers tous les territoires et toutes les situations (handicap, pauvreté). Une équation subtile, qui ne manquera pas de poser question.
Le président fait sienne l'expression d'Etat plateforme, "un Etat qui innove, un Etat qui gagne en productivité, en efficacité, en épousant le numérique, ses méthodes, ses facilités, son efficience, ses organisations". Une ambition qui justifie la mise en place d'un secrétariat d'Etat au numérique rattaché directement au Premier ministre, et non à Bercy comme sous l'ère Hollande.

Sept régions présentes aux côtés des start-up

Du côté local, les régions, elles, venaient à VivaTech pour une mission concrète. "Mettre en valeur les start-up du territoire et leur grande diversité, prospecter aussi pour la région en allant à la rencontre de potentiels investisseurs", comme le résumait Hilaire Fosse, chef du service Start-up en région Nouvelle-Aquitaine.
Parmi les sept régions présentes, à chacune sa stratégie. La région Centre-Val de Loire misait sur son attractivité touristique, en promouvant "l'Histopad" en réalité augmentée de la start-up Histovery, déployé sur le château de Chambord. La région Normandie a préféré faire parler son label Normandy French Tech plutôt que son identité institutionnelle. De Paca, une délégation conséquente avait fait le déplacement, issue du monde entrepreneurial, mais aussi des collectivités. "Un salon tel que celui-ci permet de valoriser la diversité de l'écosystème régional", justifie Françoise Bruneteaux, vice-présidente à l'Economie numérique et aux nouvelles technologies.
"L'ensemble de notre territoire a besoin du numérique. Nos sites touristiques en montagne sont demandeurs d'innovation pour améliorer le parcours client, la gestion des domaines skiables... Nous ne nous résumons pas aux grandes métropoles intelligentes, qui vont concentrer les intérêts des grandes entreprises du numérique. La région a un rôle à jouer pour diffuser les retombées de l'innovation partout sur le territoire", explique-t-elle. Quant à créer un cadre national plus favorable aux start-up, la vice-présidente de la région Paca en perçoit l'urgence, y compris pour les territoires : "Faisons entendre les difficultés des collectivités à travailler avec des start-up et à innover dans le cadre actuel des marchés publics. Il y a un besoin urgent de clarification ; pour l'instant, il est très difficile de trouver le montage pertinent pour articuler l'action des innovateurs avec celle de nos prestataires habituels". Une requête dont "l'Etat plateforme" devrait donc rapidement entendre parler.