French Tech - La French Tech s'ouvre à de nouveaux territoires avec les "Réseaux thématiques"
Après la labellisation des treize métropoles French Tech et la reconnaissance d'écosystèmes thématiques, le dispositif French Tech continue de se densifier avec la création des "Réseaux thématiques". C'est ce lundi 25 juillet à Laval que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et la secrétaire d'Etat au numérique Axelle Lemaire ont annoncé la constitution de ces neuf "Réseaux thématiques". L'occasion pour de nouveaux territoires de se joindre à la dynamique en cours, et pour les métropoles de se voir confirmer dans leur statut de locomotive de l'innovation.
La French Tech : les territoires terreau de l'innovation
Labellisées entre novembre 2014 et juin 2015, les treize métropoles French Tech ont permis de structurer l'écosystème des startups français sur tout le territoire. Portée sur place par des entrepreneurs et des innovateurs locaux avec le soutien des acteurs publics, la dynamique French Tech s'est affirmée comme l'un des symboles de l'innovation française, et apparaît désormais comme une marque reconnue à l'international.
Présentant la French Tech comme un argument contre le "French Bashing", Axelle Lemaire estime qu'elle permet de "lutter contre l'idée qu'il y aurait une fatalité à l'exil" pour les entrepreneurs, vers Paris tout d'abord, puis vers l'étranger (notamment la Californie). En effet, si le poids de l'Ile-de-France est toujours important, le fait qu'une part toujours croissante d'entrepreneurs régionaux ait bénéficié du "Pass French Tech" (62% en 2015-2016 contre 42% en 2014-2015) ou d'une "Bourse French Tech" (61%) montre une véritable dynamique territoriale. Un succès de la French Tech en région illustré par Karine Dognin-Sauze (vice-présidente de la métropole de Lyon) lorsqu'elle explique que les 350 start-up incubées, les 150 entreprises accélérées ou encore les 200 millions d'euros levés sont "des chiffres que nous n'aurions jamais pu avoir [sans cette dynamique]".
Enfin, comme l'a rappelé la secrétaire d'Etat au Numérique, la French Tech a vocation à porter la voix de l'innovation française dans le jeu de la concurrence mondiale. En ce sens, les douze "French Tech Hubs" installés dans les villes-monde comme New-York, Tokyo ou Le Cap permettent de faire le lien avec la diaspora entrepreneuriale française et ainsi accélérer le développement des start-up françaises à l'international. Et à l'inverse, le "French Tech Ticket", récemment élargi à toutes les métropoles French Tech, permet de recruter "les meilleurs talents" étrangers pour qu'ils s'établissent en France.
Ajouter une nouvelle brique "thématique" au dispositif
Après la construction d'un premier noyau territorial porté par les métropoles, la French Tech se dote d'une deuxième brique, plus thématique. Les neuf thématiques retenues sont : HealthTech (BioTech, MedTech, e-santé), Internet des objets, EdTech & Entertainment (éducation et divertissement), CleanTech et Mobility (technologie propre et mobilité), FinTech (finances), Security & Privacy (cybersécurité), Retail (commerce), FoodTech (agroalimentaire), Sports.
Grâce à la French Tech, les entrepreneurs ont pu jusqu'ici bénéficier d'un accompagnement, d'un accès facilité aux financements, d'une visibilité accrue et de la possibilité de se constituer en réseaux. La même logique s'applique aux "Réseaux thématiques", avec un élargissement à de nouveaux écosystèmes territoriaux. Pour Emmanuel Macron, ces réseaux doivent "mettre en relation les acteurs [entrepreneurs, investisseurs…] qui travaillent sur une même thématique", afin "d'accélérer l'innovation dans leur domaine". Autrement dit, les entrepreneurs issus d'un même écosystème (sport, agroalimentaire…) sont encouragés à se constituer en réseau pour faire émerger "les ETI et les grands groupes français de demain". En bénéficiant notamment de l'ensemble de la "boîte à outils" French Tech.
Mais contrairement aux métropoles French Tech (qui seront amenées à être, avec Paris, les moteurs de cette nouvelle dynamique), les territoires (1) qui rejoignent ces réseaux ne seront pas labellisés. Evitant ainsi le risque du dilution craint par certains.
Pour Axelle Lemaire, il s'agit avant tout de "réseauter le pays au maximum", et de porter un "message" : "Nous sommes une France des territoires […], [un des rares] pays qui est en capacité de créer un véritable réseau national en termes d'innovation." Emmanuel Macron s'est quant à lui montré confiant sur le fait que ces réseaux vont "inclure dans la dynamique de la French Tech d'autres territoires que les métropoles French Tech". Ajoutant que si la transformation numérique avait tendance à "agglomérer", il n'y "avait pas de fatalité à la concentration" et qu'il fallait "disposer sur l'ensemble du territoire de lieux d'excellence, […] leur permettre de travailler et de réussir ensemble".
Ivan Eve / EVS
Des réseaux opérationnels fin 2016, idéalement
Comme on l'explique du côté de Bercy, ces réseaux seront évalués dans 2 ans et pourront, le cas échéant, être renouvelés (avec un nouvel appel à candidatures). Concrètement, si les acteurs sont appelés à se regrouper, principalement autour d'une feuille de route commune, le dispositif devra cependant rester léger.
Chaque écosystème membre d'un des neuf réseaux nommera un référent thématique, qui aura à charge d'animer le réseau localement, de le représenter et de participer à l'élaboration d'une feuille de route nationale. A l'échelon supérieur, chaque réseau thématique élira un secrétaire national, qui aura peu ou prou les mêmes attributions. Et ce, dès la rentrée prochaine (septembre-octobre).
La feuille de route devra, quant à elle, être livrée pour novembre. Elle doit "cartographier et identifier les start-up", "coordonner et mettre en avant les structures d'accompagnement et les outils associés" et enfin, "élaborer une stratégie ambitieuse à l'international". Emmanuel Macron a assuré aux entrepreneurs des "Réseaux thématiques" qu'ils pourront compter sur le soutien de la Mission French Tech et de l'Agence du numérique afin de passer au plus vite à la phase de concrétisation. Qui se fera notamment sous forme d'appels à projets.
(1) Les écosystèmes de start-up des territoires suivants : Alsace, Amiens, Angers, Avignon, Chalon-sur-Saône, Clermont-Ferrand, Dijon, Grand Besançon, Hossegor - Saint-Jean-de-Luz, Laval, la Réunion, Le Mans, Limoges, Angoulême - La Rochelle - Niort - Poitiers, Nogent/Haute-Marne, Reims, Saint-Etienne, Saint-Quentin, Tarbes, Toulon, Vendée.
Pour rappel, les treize métropoles French Tech sont : French Tech in the Alps, Aix-Marseille French Tech, La French Tech Bordeaux, French Tech Brest +, French Tech Côte d'Azur, Lille is French Tech, Métropole French Tech LORnTECH, Lyon French Tech, La French Tech Montpellier, Normandy French Tech, La French Tech Rennes St Malo, Toulouse French Tech.