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Filière numérique - Labellisation French Tech : 9 + 8 = 13 + 4

Quatre nouvelles métropoles sont labellisées French Tech : Brest Tech plus, Normandy French Tech, Lor'NTech et French Tech Côte d'Azur. S'y ajoutent désormais aussi quatre "écosystèmes thématiques".

La deuxième vague de métropoles labellisées French Tech est arrivée. Il faudra désormais en compter huit de plus, soit dix-sept au total… En réalité, pas tout à fait. Lors de l'annonce officielle, dans la nuit du 24 juin, en clôture de la première journée de la French Touch à New York, Axelle Lemaire a en effet introduit une nuance en présentant une nouvelle catégorie de labels : celle des "écosystèmes thématiques" pour reconnaître "les dynamiques spécifiques remarquables". Résultat, quatre nouvelles métropoles – et non huit – viennent compléter le dispositif French Tech : Brest Tech plus (Brest, Morlaix, Quimper et Lannion), Normandy French Tech (Rouen, Caen et Le Havre), Lor'NTech (Metz, Nancy, Thionville et Epinal) et French Tech Côte d'Azur (Nice, Cannes, Grasse et Sophia-Antipolis). Un dispositif qui comptera donc désormais 13 entités chargées de jouer, avec Paris, un rôle moteur pour l'ensemble de l'écosystème français, sachant que les neuf premiers territoires avaient été labellisés en novembre 2014 (voir ci-contre notre article du 13 novembre).
Les quatre autres dossiers de cette deuxième vague sont quant à eux retenus en tant qu'"écosystèmes thématiques". Il s'agit de l'Alsace pour les MedTech, d'Avignon pour les CultureTech, de Saint-Etienne pour le DesignTech et d'Angers pour les IoT-Tech. Cette "sous-catégorie" fait un peu penser à un lot de consolation pour ceux qui ne sont pas appelés à rejoindre le Saint Graal de la French Tech. Ils en seront, c'est sûr, mais sur une partie de leur écosystème.

Un risque de dilution ?

De surcroît, sur le site officiel "LaFrenchTech.com", il est encore indiqué que les conditions de candidature à ces labels pour d'autres écosystèmes seront précisées à la rentrée prochaine, tout comme les autres thématiques proposées. Ce qui a de quoi surprendre un peu. Des territoires déposent un dossier complet de candidature à la French Tech et se retrouvent avec un demi label, dont les conditions de candidature seront annoncées dans quelques mois…
Au-delà des interrogations sur la répartition entre les deux catégories – certains observateurs ont également été surpris de trouver l'Alsace, avec Strasbourg et Mulhouse, ne figurer que dans le second peloton à l'arrivée -, n'y a t-il pas un risque de voir la belle idée de la French Tech se diluer dans un ensemble plus hétéroclite ? Rappelons que ce dispositif lancé par Fleur Pellerin en janvier 2014 prévoit un programme de 200 millions d'euros d'accélération des projets portés par les acteurs privés. Le gouvernement de l'époque, sans imposer de numerus clausus, avait clairement indiqué vouloir s'en tenir à un objectif de labellisation d'une dizaine de projets territoriaux. Il y en a désormais treize plus quatre, sans compter les ajouts de la troisième vague annoncée par la ministre pour la rentrée. Un processus qui pourrait commencer à rappeler le penchant récurrent de notre système d'accompagnement public qui, déjà en son temps, avait par exemple touché les pôles de compétitivité divisés en pôles mondiaux et en pôles "ordinaires". Attention à ce que le label French Tech ne soit à son tour contaminé par une "french touch" à rebours, en quelque sorte…