Filière numérique - La Caisse des Dépôts devient l'opérateur des Fonds French Tech, en partenariat avec bpifrance
La Caisse des Dépôts vient de se voir confier la gestion des fonds réservés à l'action "French Tech", dans le cadre d'une convention passée avec l'Etat le 5 décembre. Cette nouvelle mission de pilotage menée en partenariat avec bpifrance (Banque publique d'investissement) et avec l'Agence française pour les investissements internationaux (Afii), comprend la gestion d'un "fonds d'accélération" doté de 200 millions d'euros et d'un "fonds d'attractivité" doté de 15 millions d'euros.
Le premier levier est destiné à financer les accélérateurs privés français (1) susceptibles d'accompagner les startups dans les villes labellisées "French Tech". Ces structures proposent aux startups qu'elles accompagnent des services (mentorat, recherche de partenaires et de clients potentiels, de talents, outils industriels) ainsi que, dans certains cas, des financements en fonds propres, leur objectif étant de leur faire passer différents seuils de déploiement en mode agile.
Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé dans la foulée, le 8 décembre, par bpifrance afin d'identifier les acteurs français capables "de faire émerger des projets ambitieux".
Le second levier doit servir à promouvoir les écosystèmes labellisés au niveau international, afin d'attirer en France "des talents, des entrepreneurs et des investisseurs étrangers".
Investissements sur fonds propres
Dans la répartition des rôles, la Caisse des Dépôts prend à sa charge l'administration et la gestion de l'ensemble du programme (conventionnement des versements, bilans, consolidations, évaluations de l'impact…). Elle intervient pour le compte du Commissariat général à l'investissement, "tout en portant la vision stratégique du projet avec l'Etat", complète Maud Franca, directrice adjointe de la mission programme d'investissements d'avenir à la Caisse des Dépôts.
De son côté, bpifrance instruit les dossiers d'investissement sur le volet "accélération". L'Afii qui, quant à elle, prépare sa prochaine fusion avec UbiFrance, assure l'instruction des projets sur le volet "attractivité" en ciblant notamment les actions de promotion sur le territoire (développement de vitrines) et hors de France (salons, manifestations). La Caisse des Dépôts étant, dans les deux cas, associée aux processus décisionnels.
Pour parachever l'ensemble, la Caisse des Dépôts prévoit d'intervenir sur fonds propres dans les écosystèmes locaux. "Ce sera principalement sous la forme d'investissements immobiliers, par exemple sur les bâtiments Totems que certaines métropoles vont construire ou sur des opérations plus ciblées comme les ateliers de fabrication numérique ou les tiers-lieux", précise Maud Franca.
Entre la mise en réseau des acteurs, l'engagement des métropoles, la présence d'accélérateurs qui montent en compétence et la sensibilisation des équipes et des entreprises, les dispositifs mis en place progressivement semblent plutôt vertueux. Le défi à relever est de taille puisqu'il s'agit de faire passer la "French Tech", du mode "accélérateur de startups" à celui de "fabrique de champions"...
(1) La plupart des accélérateurs recherchés par les collectivités et surtout par les entreprises sont parisiens - l'Accélérateur, The Family et Spark – certains sont implantés en région - Idénergie (Laval), BoostInLyon (Lyon) – et quelques-uns essaiment progressivement sur le territoire comme le Camping (Paris et Toulouse). Les accélérateurs sont soit généralistes, soit plus spécialisés : le web, le mobile, les médias, les services ou l'innovation technologique.