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Fonds structurels - Vers un renforcement du rôle des acteurs locaux dans la politique de cohésion

C'est jeudi 23 avril, quelques jours avant la publication du rapport Barca, que les ministres européens du développement régional se réunissent pour évoquer l'avenir de la politique de cohésion. La Commission européenne a commandé à l'économiste italien Fabrizio Barca une analyse indépendante de la politique de cohésion européenne, menée avec des universitaires et des experts de terrain. Ses conclusions, ajoutées à la synthèse du livre vert sur la cohésion territoriale, seront présentées en juin prochain. Elles devraient finaliser les contours de la future génération de fonds structurels. Mais déjà, la réunion informelle des ministres en République tchèque donne des pistes quant aux évolutions à attendre. Le rôle des collectivités régionales et locales pourrait en sortir renforcé. A maints égards, le document de réflexion élaboré avant la réunion de jeudi évoque la nécessité de mieux impliquer les responsables territoriaux dans la définition comme dans la mise en oeuvre de la politique de cohésion : "La dimension territoriale de la politique de cohésion devrait être renforcée. Un plus grand intérêt doit être porté sur la capacité institutionnelle, sur la création de liens et la définition de propositions intégrées pour faire face aux nouveaux défis." De la même façon, les réseaux, les stratégies de développement et le transfert de savoir-faire doivent être développés dans toutes les régions afin d'améliorer la compétitivité. Le document fait explicitement référence aux associations locales, notamment aux associations de quartiers ou à celles des communes de zones rurales, qui doivent être mieux consultées pour définir les priorités du terrain. Alors que l'avenir de la politique de cohésion est périodiquement remis en cause, le document de réflexion prend position pour renforcer son rôle en tant que levier de croissance européenne. Déjà, avec la programmation des fonds structurels 2007-2013, les objectifs fixés par la stratégie de Lisbonne prennent une place importante : 75% des crédits proposés au titre de la politique régionale européenne doivent contribuer à atteindre ces objectifs (croissance, emploi, développement durable). Il semble que cette tendance soit encore renforcée. Les références à l'efficacité énergétique ainsi qu'aux problématiques environnementales montrent que ces questions seront plus que jamais au coeur des programmes. Pour le reste, les nouveautés de la période 2007-2013 seraient maintenues, voire développées. Simplification des procédures, évaluation quantitative et qualitative des projets, promotion des groupements européens de coopération territoriale (Gect) pour effacer les frontières entre les Etats membres, mise en réseau des acteurs du développement régional sont autant de préconisations qui devraient être évoquées lors de la réunion des ministres.

 

Caroline Garcia / Welcomeurope