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Europe - Stratégie de Lisbonne et crise économique : les coordonnateurs nationaux ont fait le point

Les coordonnateurs nationaux chargés, dans leurs Etats membres respectifs, de la mise en oeuvre de la stratégie de Lisbonne, se sont réunis à Paris le 5 décembre 2008. Objectif : initier les réflexions sur la stratégie de l'après-2010. La réunion a été l'occasion pour les participants de faire un point sur les avancées dans ce domaine.
"Nous avons pu constater que cela fonctionnait et qu'il fallait poursuivre", a ainsi affirmé à l'issue de la réunion Günter Verheugen, vice-président de la Commission européenne. La stratégie de Lisbonne agit comme un mécanisme de coordination des politiques économiques nationales." Selon les participants, les avancées, même si elles ne sont pas toujours visibles, sont bien là. "Emploi, R&D, innovation... dans tous les domaines, on peut constater un progrès", a assuré Gerardo Galeote, président du groupe de coordination pour la stratégie de Lisbonne du Parlement européen. Des résultats finalement "plutôt surprenants" pour Günter Verheugen : "Nous avons amélioré notre compétitivité et notre taux d'emploi, nous avons comblé le fossé que nous avions en matière de R&D..."
La réunion a aussi été l'occasion de passer en revue les défis identifiés en 2005 lors de la relance de la stratégie avec le nouveau contexte de crise économique. "Nous avions identifié trois grands défis pour la prochaine décennie, à savoir la globalisation, le changement climatique et les conséquences du vieillissement de la population", a expliqué Joaquin Almunia. Or, a-t-il poursuivi, "ces défis continuent à être présents durant la crise et ils continueront à l'être après la crise, ils correspondent toujours aux axes à privilégier". Toutefois, d'après le commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, la crise ajoute deux autres difficultés à surmonter : une situation de marchés financiers très difficile et des conséquences lourdes sur nos finances publiques. "Tous les participants ont souligné la nécessité de se concentrer sur le court terme pour soutenir les économies, tout en inscrivant nos actions dans des objectifs de plus long terme, les '3 S', stabilité financière, soutenabilité des finances publiques et réformes de structure", a détaillé Christine Lagarde, ministre de l'Economie. Mais la crise a aussi mis en évidence l'intérêt d'avoir des politiques économiques coordonnées. "L'importance de la stratégie de Lisbonne est encore plus claire aujourd'hui, a assuré Joaquin Almunia, tous les coordonnateurs ont vu l'importance et la nécessité de la coordination au niveau européen des politiques économiques." De son côté, la France attend la décision de Bruxelles concernant le plan de recapitalisation des banques qu'elle a proposé. "On a bon espoir que notre plan soit approuvé dans des délais extrêmement rapides", a assuré Christine Lagarde.

 

Emilie Zapalski