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Europe sociale - Six millions d'emplois pourraient être supprimés en Europe d'ici l'an prochain

Les ministères de l'Emploi et des Affaires sociales des Vingt-Sept étaient à Prague cette semaine pour préparer le conseil européen du 7 mai prochain. Une rencontre dominée par la crise : la récession exceptionnelle que connaît l'Union européenne pourrait entrainer la mise au chômage de six millions d'européens supplémentaires en 2010. Pas question pour autant de remettre en cause les principes de Lisbonne. Ils doivent être néanmoins renforcés pour rendre les politiques engagées et les réformes menées dans les Etats plus cohérentes. Cette réunion préparatoire a octroyé une place de choix au thème de la formation. Les Vingt-Sept considèrent qu'il s'agit d'un des secteurs-clé pour voir redémarrer l'économie européenne le plus rapidement possible et surtout, dans les meilleures conditions. Anticiper les besoins du marché du travail est donc préconisé dans les entreprises comme chez les acteurs de l'éducation et de la formation. Les ministres ont examiné le rapport de la Commission européenne "Des compétences nouvelles pour des emplois nouveaux" (New skills for new jobs), qui vise à définir les futurs besoins de l'Europe en matière de compétences d'ici à 2020. Difficile en ces temps de crise de savoir vraiment à quoi ressemblera l'économie de demain. Mais trois certitudes sont affichées dans ce rapport : l'économie européenne dispose d'un potentiel de création d'emplois énorme, à moyen et long terme ; la qualification requise pour ces emplois sera sensiblement plus élevée qu'aujourd'hui ; enfin, il est nécessaire à long terme que les compétences correspondent aux besoins du marché. Une étude du Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) citée dans le rapport se montre plus précise : entre 2006 et 2020, 100 millions d'emplois devraient être créés en Europe. 80 millions d'entre eux découleraient du départ en retraite des personnes en poste. Trois quarts des emplois seront dans le secteur tertiaire, aux dépens de l'agriculture et de l'industrie qui devraient respectivement perdre 2,9 millions et 800.000 emplois sur la période. Le conseil, l'assurance, la santé, le social, la distribution, les services à la personne et les loisirs sont les secteurs qui devraient embaucher le plus. Des perspectives semblent également se dessiner du côté des services et des produits écologiques. Pour s'adapter à ce nouveau schéma, la Commission propose de multiplier ses outils d'anticipation au service des Etats. Il s'agit notamment de procéder régulièrement à des sondages du marché du travail, mais aussi de promouvoir le dialogue entre le monde de l'entreprise et celui de l'éducation et de la formation. Un premier bilan des mesures engagées sera opéré dès l'année prochaine.

Les 27 se sont également prononcés en faveur de la révision du réglement du Fonds européen pour l'ajustement à la mondialisation. Créé il y a deux ans pour soutenir les victimes des restructurations, ce fonds prend une importance particulière aujourd'hui. Mais plusieurs points restent en suspens : nombre de licenciements requis pour activer le fonds (le seuil pourrait passer de 1.000 à 500), taux d'intervention de cofinacement passant de 50% à 75%, procédure de sollicitation, durée d'intervention, etc. Questions qui devront être tranchées avant le conseil de printemps, en codécision avec le Parlement.

Caroline Garcia / Welcomeurope

 

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