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Recherche et développement - Objectifs de Lisbonne : l'Europe ne parvient pas à décoller

Avec 1,84% du PIB, les dépenses de recherche et développement dans l'Union européenne ne décollent toujours pas. On est encore bien loin de l'objectif arrêté par les Quinze à Lisbonne en 2000 : parvenir à 3% du PIB à horizon 2010, de quoi faire de l'Europe "l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde". Un formule en train de se transformer en voeu pieux : à un an de l'échéance, l'Europe s'est non seulement fait distancer par les chefs de file que sont les Etats-Unis et le Japon mais elle se trouve désormais en concurrence avec les pays émergents. Il y a un an, le rapport de Laurent Cohen-Tanugi sur l'Euromonde 2015  soulignait déjà les difficultés de l'Europe à se mettre en marche mais l'enjeu revêt une acuité particulière au moment où elle s'enfonce dans la crise. Entre 2000 et 2006, 17 Etats membres, "principalement ceux qui sont en phase de rattrapage, ont augmenté l'intensité de leur R&D, mais 10 autres, représentant 47% du PIB de l'UE, ont enregistré une tendance inverse", constate le rapport 2008 de l'Union européenne sur les sciences, les technologies et la compétitivité. Or, pendant le même temps, le Japon a fait passer son effort de 3,04 à 3,39% du PIB, la Corée de 2,39 à 3,23% et la Chine, récente troisième puissance économique mondiale, rattrape rapidement son retard, passant de 0,90% à 1,42%.
La stagnation de l'Europe tient principalement au faible niveau des investissements des entreprises européennes par rapport à leurs concurrentes. Des investissements qui ont diminué entre 2000 et 2005 alors qu'ils ont augmenté significativement aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine.
Seul point positif : le nombre de chercheurs en Europe a augmenté deux fois plus vite qu'aux Etats-Unis et au Japon depuis 2000, malgré une proportion dans la population active qui reste moindre. L'Europe reste d'ailleurs très attractive pour les investissements américains. En 2005 les entreprises américaines réalisaient 62,5% de leurs investissements à l'étranger dans les pays de l'UE, contre à peine 3,3% en Chine.

 

M.T.