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Culture - Une nouvelle convention pour rapprocher culture et politique de la ville

Après avoir signé, il y a trois mois, une seconde convention avec Hervé Novelli au sujet du tourisme culturel (voir notre article ci-contre du 27 juillet 2010), Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a conclu, le 14 octobre, une nouvelle convention avec Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville. Objectif de cet accord : "Conduire une politique concertée pour faire reculer les inégalités territoriales, favoriser la cohésion sociale et développer l'accès de tous et de chacun à la culture." Ce texte s'inscrit dans la "dynamique Espoir banlieues", lancée par le chef de l'Etat le 8 février 2008 et concrétisée par les décisions du comité interministériel des villes du 20 juin 2008 (voir notre article ci-contre du même jour). 
Face au constat d'une moindre pratique culturelle et d'une difficulté d'accès à la culture dans les quartiers sensibles, la convention définit cinq objectifs prioritaires. Le premier consiste à mobiliser les établissements culturels en vue de "développer une offre d'excellence accessible à tous", grâce notamment à une mise en réseau des institutions de référence et des structures culturelles et sociales de proximité. Le second objectif vise à favoriser les pratiques artistiques et culturelles des habitants. Autre priorité très liée à la précédente : développer les actions de soutien et de qualification des pratiques émergentes, "notamment dans le cadre de lieux tels que les friches urbaines et autres espaces de projets, dès lors que celles-ci ne sont pas vecteur d'isolement des groupes et des territoires sur eux-mêmes". La convention prévoit aussi de développer les actions culturelles et artistiques touchant au cadre de vie architectural et urbain, à la mémoire et à l'histoire des quartiers. Enfin, le dernier objectif consiste à faciliter l'accès des jeunes des quartiers à l'ensemble des filières culturelles de l'enseignement supérieur, grâce à l'octroi de bourses et au déploiement de dispositifs d'accompagnement et d'accès aux classes préparatoires.
Afin de ne pas donner prise à un éventuel reproche de "culture au rabais", la convention prend bien soin de lister un certain nombre de "points de vigilance", garants de la qualité des actions menées : sélection de projets aux "ambitions artistiques incontestables", participation active des habitants, pluralité des partenariats financiers et opérationnels, travail "en étroite collaboration avec les collectivités territoriales concernées et les acteurs économiques", intégration d'objectifs précis dès la phase d'élaboration des projets, implication forte des institutions culturelles, prise en compte des langues et cultures des publics concernés... La convention insiste également sur la nécessité de travailler en étroit partenariat avec les institutions culturelles et artistiques conventionnées et avec les associations de proximité. Elle prévoit aussi de réintroduire un volet "culture" dans les futurs contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Seul point faible - traditionnel - de ce type de convention de partenariat : le document ne comporte aucun chiffre, ni sur le nombre d'actions engagées ni sur leur financement...

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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