Sécurité routière - Un nouveau rapport favorable à la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau routier départemental
Alors que de nombreux élus ont fait connaître leur opposition à la décision gouvernementale de limiter à 80 km/h à partir du 1er juillet prochain la vitesse maximale sur l'ensemble des routes secondaires, un rapport de l'Observatoire interministériel de la sécurité routière (ONISR) sur l'accidentalité des routes à double sens publié ce 17 avril plaide pour cette réduction de vitesse. Il s'appuie sur une enquête conduite début 2018 avec l'appui des observatoires départementaux de sécurité routière. Il reprend la méthode employée dans deux études antérieures réalisées sur des échantillons de départements par le Centre d'expertise technique sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) entre 2012 et 2014 et entre 2015 et 2017.
Le rapport confirme que quel que soit le département, le réseau dit "principal" – c'est-à-dire les routes bidirectionnelles qui drainent le plus fort trafic et relient des points stratégiques – enregistre une proportion de morts supérieure à sa part de réseau formulée en kilomètres. Cette "surmortalité" routière est d'abord observée sur les routes nationales et les routes gérées par les départements qui sont des routes à double sens sans séparateur central, et hors agglomération. 10% de ces routes, considérées par leur gestionnaire comme ayant soit le plus fort trafic, soit la dimension stratégique la plus élevée, concentrent 38% de la mortalité totale sur les routes bidirectionnelles hors agglomération. "Si on retient 10% supplémentaires (intensité du critère de trafic ou de stratégie légèrement moindre), c'est 55% de la mortalité totale qui est atteinte", note le rapport. Le reste du réseau visé par la réduction de la vitesse maximale, soit 80% des routes départementales ainsi que l'ensemble des voies communales hors agglomération, n'enregistrent que 45% de la mortalité. "Même s'il est contre-intuitif que le réseau le plus confortable soit celui qui enregistre le plus d'accidents mortels, les études successives confirment que les bénéfices d'un abaissement de vitesse maximale autorisée seront en grande partie liés à ce réseau", conclut le rapport, qui entend ainsi répondre aux interrogations, formulées par certains départements, sur une application différenciée de la limitation de vitesse à 80 km/h sur leur réseau.