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Handicap - Un bilan d'étape du plan Autisme 2013-2017, dans un contexte toujours tendu

A l'occasion de la tenue du comité national Autisme, le 16 avril 2015, Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, a présenté le bilan intermédiaire et les perspectives du troisième plan Autisme 2013-2017, doté d'un financement de 205 millions d'euros (voir notre article ci-contre du 3 mai 2013). Le sujet est particulièrement sensible et donne lieu à des conflits récurrents entre les familles et les médecins - tout particulièrement les psychiatres -, mais aussi les pouvoirs publics. Un recours déposé par une association est ainsi pendant devant le Conseil d'Etat contre la circulaire précisant les modalités de mise en œuvre du plan 2013-2017 (voir notre article ci-contre du 20 septembre 2013). L'association estime que la circulaire donne trop de place à la psychiatrie dans la prise en charge des malades. Le Conseil d'Etat devrait rendre ses conclusions dans les prochains jours, son rapporteur s'étant déjà prononcé pour le rejet du recours.

Des comportements "inacceptables" en matière de formation

Dans son intervention devant le comité, Ségolène Neuville a tenu à rassurer les représentants des parents, en affirmant qu'"il va être inscrit dans le programme d'inspection, fixé par l'Etat aux ARS, la vérification sur site de la mise en œuvre des recommandations HAS et Anesm" (Haute Autorité de santé et Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux).
Si les origines biologiques de l'autisme et des troubles envahissants du comportement font désormais l'objet d'un très large consensus dans la communauté scientifique, il est également admis l'existence de facteurs environnementaux. Mais, dans un avis sans ambiguïté, la HAS considère que "les facteurs psychologiques parentaux, en particulier maternels, et les modalités d'interactions précoces entre le bébé et les parents n'expliquent en aucune façon la survenue des troubles".
Avec les recommandations de la HAS, Ségolène Neuville estime que "les orientations sont claires". Elle entend donc mettre un terme aux réserves des psychiatres et, plus encore, des psychanalystes et a fermement affirmé qu'en matière de formation des professionnels - qualifiée de "clé de voûte de nombreuses actions du plan" -, "il est inacceptable que des contenus pour le moins obsolètes et contraires aux connaissances scientifiques soient encore délivrés".

Un "accompagnement" des MDPH

La ministre a donc annoncé la mise en œuvre, à partir de 2015, de plusieurs actions prévues par le plan. Celles-ci portent notamment sur le soutien aux formations continues "conformes à l'état des connaissances et aux interventions recommandées". La publication, cette année, d'un référentiel de qualité sur la prise en charge de l'autisme doit aussi permettre de "soutenir l'évolution de l'offre existante vers une meilleure appropriation des interventions recommandées".
Pour leur part, les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) bénéficieront d'un accompagnement "vers une meilleure connaissance et reconnaissance des besoins spécifiques des personnes avec autisme". Un guide technique est ainsi en cours de préparation pour "éclairer" les MDPH et leurs partenaires sur les parcours à construire au bénéfice des intéressés et pour élaborer un socle de formation pour les équipes pluridisciplinaires chargées d'évaluer le handicap.

 

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