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Handicap / Education - Périscolaire et extrascolaire : encore des progrès à faire pour l'intégration des enfants handicapés

En octobre dernier, le Défenseur des droits lançait un appel à témoignages en vue d'évaluer les difficultés d'accès des enfants handicapés aux activités périscolaires et extrascolaires (voir notre article ci-contre du 30 novembre 2013). Le lancement de cette étude s'inscrivait lui-même dans le prolongement de la recommandation générale du Défenseur MLD 2012/167 du 30 novembre 2012 - prise à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées -, qui attirait l'attention des pouvoirs publics sur l'accès des enfants porteurs de handicap aux activités périscolaires et extrascolaires.

60% des enfants scolarisés à temps complet

Le 11 juin 2014, le Défenseur des droits a publié les résultats de son appel à témoignages, qui s'appuient sur 1.146 questionnaires exploitables (l'enquête ayant été réalisée en ligne par l'Institut CSA). Ils sont d'autant plus intéressants qu'il s'agit là d'un domaine beaucoup moins exploré que la scolarisation proprement dite.
La majorité des enfants handicapés des répondants sont scolarisés en milieu ordinaire, le plus souvent en primaire (60%) ou en maternelle (25%). En termes de nature du handicap, les cas les plus fréquents concernent l'autisme et les troubles envahissants du développement (37%), les troubles du langage et de la parole (36%), les problèmes moteurs (29%) et les troubles du comportement (21%) ou cognitifs (21%). Le total supérieur à 100 montre que les poly-handicaps sont fréquents.
En termes d'intégration, près de 60% des enfants suivent une scolarité à temps complet. Pour ceux scolarisés à temps partiel, les explications avancées sont avant tout une scolarisation limitée au temps d'intervention de l'auxiliaire de vie scolaire (38%), un besoin d'AVS non satisfait (22%), mais aussi un refus du chef d'établissement (11%).

Seuls 35% des enfants handicapés participent aux activités après la classe

Sur les activités périscolaires, l'enquête montre que 51% des élèves handicapés ne bénéficient pas - ou partiellement (7%) - de l'accueil le matin avant la classe. L'accès aux activités périscolaires après la classe (activités de loisirs, culturelles ou sportives) est également limité, puisque seuls 35% des enfants handicapés y participent. Les principales raisons avancées par les répondants sont le manque d'accompagnement adapté (78% de citations), le manque de personnel d'encadrement (74%), les activités inadaptées au handicap (71%) et l'absence de transport adapté (57%).
En revanche, 66% ont accès à la cantine, une proportion qui augmente avec l'âge (76% des 8-10 ans et 86% des 10 ans et plus). Le non accès à la cantine s'explique avant tout par le défaut d'aménagement des locaux.

L'attente d'une meilleure formation des personnels

Les conséquences d'une rupture dans la prise en charge adaptée de l'enfant au cours de la journée ou de la semaine sont lourdes, puisque 69% des répondants indiquent devoir renoncer à tout ou partie de leur activité professionnelle, tandis que 37% doivent engager des frais supplémentaires et que 32% renoncent finalement à faire participer leur enfant à tout ou partie des activités périscolaires.
Enfin, interrogés sur leurs attentes, 78% des répondants citent une meilleure formation des personnels (directeurs, enseignants, AVS, animateurs..), 56% une meilleure prise en compte des besoins de l'élève dans le cadre du projet personnalisé de scolarisation (PPS) et 52% davantage de personnels d'accompagnement dédiés.