Culture - Tournages en forte hausse dans le patrimoine public
L'Agence pour le patrimoine immatériel de l'Etat (Apie) - créée il y a cinq ans dans le prolongement du rapport de Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet "L'Economie de l'immatériel - La croissance de demain" - publie un bilan des tournages dans des lieux publics. Celui-ci recense près de 350 tournages réalisés l'an dernier dans des bâtiments publics, des tribunaux, des casernes, des prisons (22 tournages en 2011), des palais... Même l'Elysée - du moins sa cour d'honneur - a servi de décor à certaines scènes de "L'Exercice de l'Etat", de Pierre Schoeller.
Le chiffre des tournages observés en 2011 est en forte hausse, puisque leur nombre n'était encore que de 150 en 2010 et de 48 l'année précédente. Claude Rubinowicz, le directeur général de l'agence, a indiqué que ces tournages avaient représenté, l'an dernier, plus de 500 jours de travail et "plusieurs centaines de millions" d'euros de recettes pour les administrations ou établissements concernés. Même si on aurait aimé un peu plus de détails sur les recettes, il est certain que le souci de valorisation du patrimoine public est de plus en plus largement partagé et que la perspective de recettes complémentaires n'est pas étrangère à cette soudaine sensibilisation. Le seul exemple chiffré avancé par Claude Rubinowicz concerne le tournage au palais Farnèse de Rome - qui abrite l'ambassade de France en Italie - du film "Habemus papam", de Nanni Moretti. Les trois semaines de location de ce lieu prestigieux ont rapporté 146.000 euros, qui ont permis de financer une exposition sur l'histoire du palais et son ouverture au public. L'une des clés de l'envolée spectaculaire des tournages réside en effet dans le fait que les recettes restent acquises à l'administration ou l'établissement concernés. Signe de cet engouement : plusieurs ministères (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères...) et établissements publics (Haras nationaux, Mobilier national, Centre des monuments nationaux...) seront présents, en mai prochain, au Marché international du film à Cannes. Ils présenteront en effet leur offre sur le stand de l'Apie. Selon cette dernière, ce sera ainsi la première fois que "la richesse et la diversité de l'offre publique de tournages seront mises en évidence, avec une ligne directrice, des conditions et des bases de tarification cohérentes et compréhensibles pour les professionnels".
L'Apie estime que ces autorisations de tournage dans des lieux publics - du moins les lieux attractifs et prestigieux - ont aussi un effet bénéfique sur le tourisme : 40% des choix de destinations touristiques seraient liés à des images vues au cinéma ou à la télévision.