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Culture - Quand les régions font leur cinéma

Les tournages cinématographiques et audiovisuels rapportent beaucoup aux collectivités en termes de retombées économiques directes, mais aussi d'attractivité du territoire. Exemple avec les deux premières régions françaises sur ce terrain, l'Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui viennent de communiquer des chiffres assez parlants.

Pour 2,5 millions d'euros investis par la région, les tournages audiovisuels et cinématographiques amènent 21,3 millions d'euros de retombées directes. C'est ce qu'indique une étude réalisée par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, publiée ce 27 avril.
La moitié des retombées directes correspond à des dépenses de rémunérations et 40% à des dépenses de tournage, le reste correspondant à des dépenses techniques. Parmi les tournages qui rapportent le plus, les fictions TV arrivent en tête. "Un euro investi par la région génère ainsi 17,47 euros pour une fiction TV", précise l'étude, contre 4,99 euros pour un long métrage, 3,77 euros pour un documentaire et 2,13 euros pour un court métrage. Ces programmes de fictions télévisées, qui reçoivent un tiers des aides régionales, sont à l'origine des deux tiers (63,9%) des retombées. Ils présentent le plus grand nombre de jours de tournage (40 jours en moyenne) et la plus forte dépense globale moyenne en Paca (environ 1,5 million d'euros), notamment grâce aux séries, comme la célèbre "Plus belle la vie". Les longs métrages représentent quant à eux 26,5% des retombées. Viennent ensuite les documentaires (7,5%) et les courts métrages (2,1%).

"Filmé en Paca"

L'essentiel des dépenses effectuées est consacré au personnel (embauche de techniciens locaux), aux transports, défraiement et régie, ainsi qu'aux décors et costumes. Les retombées indirectes de ces tournages ne sont pas négligeables : restauration, hébergement, loisirs, déplacements, achats de biens durables... Elles sont estimées entre 117 et 168 millions d'euros pour la région. Nice et Marseille en bénéficient fortement. Les retombées indirectes y sont très élevées : entre 36,4 et 53,8 millions d'euros pour Nice et entre 6,7 et 12,9 millions d'euros pour Marseille.
Autre intérêt évident de ces tournages : l'image qu'ils véhiculent. "Les productions audiovisuelles tournées en Paca contribuent à la construction d'une image attractive de la région favorable au développement du tourisme", précise le conseil régional qui a vérifié ce phénomène à travers une enquête réalisée auprès de 450 visiteurs et excursionnistes en Paca : 0,8% des touristes déclare être venus en Paca après avoir vu un film ou une série TV leur en ayant donné l'envie. La région compte bien se servir de ces atouts économiques que représentent les tournages en développant le lien cinéma-tourisme. Elle souhaite notamment valoriser les projets de production qui présentent un intérêt touristique avéré au travers d'un soutien financier et d'un label "filmé en Paca". Elle compte aussi mettre en place une newsletter régionale d'information sur les tournages à destination notamment des acteurs publics du tourisme, favoriser l'accueil des équipes de tournage et structurer une offre "packagée" pour l'accueil des tournages.

Le premier salon professionnel des lieux de tournages en Ile-de-France

De son côté, la région Ile-de-France, qui est la première région en termes de tournages, continue de développer sa politique de soutien à l'industrie audiovisuelle et cinématographique (voir ci-contre notre article du 15 avril). Elle lançait ces 28 et 29 avril le premier salon professionnel des lieux de tournage en Ile-de-France, Ile-de-France Location Expo, organisé par la commission régionale du film. Réunissant 27 sites et organismes, parmi lesquels le conseil régional, les départements franciliens et les associations professionnelles concernées, ce salon doit permettre de favoriser auprès des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel une meilleure connaissance des sites et institutions qui peuvent accueillir des tournages et les aider à établir des relations avec les gestionnaires de ces sites.
Chaque année, la région dépense 14 millions d'euros dans ce domaine et en attend des retours importants. "Pour un euro investi, presque 15 euros reviennent en dépenses sur le territoire", a affirmé Julien Dray, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France chargé de la culture, le 29 avril à l'occasion d'une conférence organisée dans le cadre du salon. Et l'élu d'évoquer la diversité de ces retombées : plus de 100.000 emplois, des localisations de productions, des effets sur l'attractivité du territoire… La politique régionale s'appuie sur deux leviers : l'investissement et les aides aux productions - à travers notamment le fonds de soutien audiovisuel régional - et l'accueil des tournages.