Environnement - Territoires à énergie positive : le cap des trente conventions d'appui financier signées est atteint
Et de trente ! Treize collectivités lauréates de l'appel à projets "Territoires à énergie positive pour la croissance verte" ont été reçues le 16 juin par Ségolène Royal, le temps d'un échange privilégié, mais surtout pour signer la précieuse convention d'appui financier au titre du Fonds de financement de la transition énergétique (FFTE). Un fonds qui, rappelle-t-elle, "ne pèse pas sur les contribuables puisqu'il est alimenté par les dividendes et revenus que l'Etat actionnaire reçoit du secteur énergétique, ainsi que par les recettes générées par le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE)". La Caisse des Dépôts en assure la gestion financière et administrative. Et un modèle de convention (voir notre article du 4 juin 2015) facilite la tâche aux élus.
Réactivité nouvelle
"C'est en général lourd, compliqué, mais là j'ai été bluffé par la facilité à candidater et la rapidité avec laquelle cela a été traité par l'administration", observe un brin étonné un élu de la communauté de communes de Trièves (Isère). Ce demi-million d'euros, cette collectivité s'engage à l'utiliser pour bâtir un fonds de financement à la rénovation de logements ou bâtiments publics, et pour "l'amélioration thermique de son patrimoine", en plus d'actions autour du compostage et de la mobilité en vélo électrique. Dans le lot des nouvelles collectivités aidées, beaucoup de communautés de communes mais aussi d'agglomération, comme celle du Grand Verdun, née il y a tout juste six mois. "On ne saura pas non plus étonné d'y voir nombre de communes et intercommunalités déjà impliquées dans la démarche Cit'ergie, synonyme d'amélioration continue des politiques énergies", fait remarquer Bruno Léchevin, président de l'Ademe. Ainsi, la première collectivité à avoir signé, début juin, une convention est la communauté d'agglomération du Grand Angoulême, engagée dans une démarche de labellisation Cit'ergie. Pour d'autres, comme la communauté de communes Caux vallée de la Seine, cet appui récompense une continuité dans l'action menée, notamment via l'Agenda 21. "Cet appui fait également office d'accélérateur, ajoute une caution à leur projet", complète la ministre.
Diversité d'actions
Que fera la communauté d'agglomération de Seine-Eure, en Haute-Normandie, de ses 500.000 euros ? "Cette somme nous aidera, entre autres, à financer la réhabilitation basse consommation de bâtiments publics des communes – un programme qui s'élève à 1,2 million d'euros et s'inscrit dans le contrat d'agglomération –, à réaliser une aire de covoiturage, à moderniser l'éclairage public, à installer des compteurs d'énergie sur des équipements de production de chaleur et d'électricité renouvelable, à mesurer la qualité de l'air dans une piscine HQE et à doter l'agglomération d'un schéma vélo", liste Anne Terlez, vice-présidente de cette agglomération. D'autres ont ciblé sur moins de projets, et sur la mobilité dans le cas de la communauté d'agglomération du bassin de Brive, dans le Limousin, qui développera les plans de déplacements urbains, les parkings relais et compte acheter des bus et véhicules propres. Autre signataire, la commune de Petit-Quevilly (Seine-Maritime), affiche aussi une forte diversité d'actions, et insiste sur la formation des agents gestionnaires des bâtiments énergétiquement rénovés, mais aussi l'importance de faire participer ses habitants aux concours d'économies d'énergie (défis familles à énergie positive) et aux projets d'éducation au développement durable (écoles à énergie positive).
Potentiel d'innovation
Outre des actions classiques, relevons que cet argent devrait aider les collectivités à innover. La communauté d'agglomération Sarreguemines Confluences (Moselle), qui abrite la ville d'accueil de l'usine produisant les Smart (Hambach), ambitionne grâce à cette aide de 500.000 euros d'accueillir un démonstrateur stockant, produisant et distribuant de l'hydrogène alimentant d'abord un puis plusieurs véhicules électriques équipés en fonction (projet Faïence). Et la communauté d'agglomération du Roannais projette quant à elle - même si pour l'heure cela en est au stade des études - de construire un centre aqualudique atteignant le niveau des bâtiments à énergie positive (Bepos). Ce qui constituerait une première en France. "D'ici là, cette enveloppe nous aidera à constituer des fonds locaux de financement pour rénover aux normes BBC des centaines d'habitats du parc privé et pour moderniser l'éclairage de locaux commerciaux et artisanaux", conclut Yves Nicolin, député-maire de Roanne et président de cette agglomération faisant également partie du groupe des heureux signataires.