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Transports - TER trop larges : un manque de dialogue SNCF-RFF mais pas d'erreur dans les commandes, pour Frédéric Cuvillier

"Il n'y a pas eu d'erreur dans les commandes" mais "la SNCF et RFF ont reconnu un manque de dialogue évident au cours de la période 2009-2011 et un manque de préparation des travaux des quais", a déclaré Frédéric Cuvillier ce 26 mai, après avoir reçu le rapport d'enquête qu'il avait commandé à l'opérateur ferroviaire et au gestionnaire du réseau suite à l'affaire des nouveaux TER trop larges pour les quais de gares révélée par le Canard enchaîné (lire ci-contre notre article du 21 mai 2014). Les trains régionaux Regiolis d'Alstom et Regio 2N de Bombardier commandés par la SNCF en 2009, et livrés depuis le début de cette année, sont plus larges que les anciens trains, car ils doivent transporter 15% de passagers en plus, ce qui nécessite de raboter certains quais. Le secrétaire d'État aux Transports a reconnu avoir "eu vent (de ce problème, ndlr) il y a très peu de temps, il y a une quinzaine de jours". "Les deux présidents de la SNCF et de la RFF se sont engagés pour que les dysfonctionnements constatés ne conduisent pas à un retard dans la mise en service des trains, sauf peut-être sur la ligne Toulouse-Tarbes", a expliqué Frédéric Cuvillier. Il  a confirmé que le coût des travaux – 50 millions d'euros - sera entièrement à la charge de RFF et n'aura pas d'impact sur la facture des régions, ni sur celle des usagers. Le secrétaire d'Etat a ajouté que les nouveaux trains sont aux normes européennes, mais répondent également aux normes d'accessibilité, permettant à une personne à mobilité réduite de se déplacer de façon indépendante à l'intérieur du train. Ainsi, l'accès aux trains nécessite des travaux sur les quais, afin qu'il n'y ait pas de rupture, en hauteur ou en largeur. "Il n'est pas anormal qu'on adapte l'infrastructure au nouveau matériel", a-t-il commenté.
Frédéric Cuvillier a aussi formulé plusieurs exigences suite à ce rapport d'enquête. Désormais, toutes les commandes de trains devront être précédées d'études pour mesurer leur impact sur les voies et les gares, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Par ailleurs un "registre national de l'infrastructure" ferroviaire devra être mis en place "au plus vite" par RFF, et la SNCF doit mettre à disposition "l'ensemble des données et documents" nécessaires à cette fin. "Le rapport relève quelque chose d'assez curieux (...), RFF n'a pas de registre complet et à jour de l'ensemble de l'infrastructure", s'est en effet étonné Frédéric Cuvillier. Une réflexion sur la mise du réseau ferroviaire aux normes d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite doit également être engagée, a-t-il insisté.
Enfin, pour remédier à l'"isolationnisme" des structures et faciliter les échanges d'informations, le secrétaire d'Etat a de nouveau plaidé en faveur de la réforme ferroviaire qui doit être examinée les 27 et 28 mai en commission du Développement durable à l'Assemblée nationale, avant une première lecture en juin. "Nous allons réaliser la réunification de la famille cheminote sous un EPIC de tête et ainsi clarifier la nébuleuse actuelle pour que les gens se parlent et travaillent ensemble", a-t-il souligné. Quant aux régions, "elles seront présentes dans les organes de direction du groupe", a-t-il encore assuré.