Environnement - Stockage de déchets radioactifs : les deux communes présélectionnées jettent l'éponge
Pars-lès-Chavanges et Auxon, les deux communes de l'Aube présélectionnées pour la construction d'un site de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL) à l'horizon 2011, renoncent finalement à se porter candidates. La première a déjà confirmé son retrait au cours d'une délibération et la seconde s'apprête à le faire au cours d'un conseil municipal extraordinaire.
L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) avait annoncé le 24 juin leur présélection. "Nous avions organisé avec l'Andra une réunion d'information pour la population le 29 juin", a expliqué Joëlle Pesme la maire de Pars-lès-Chavanges, commune rurale de 75 habitants. Selon elle, "ça a vite tourné à la cacophonie, et l'irrationel l'a finalement emporté. Le débat avec les associations antinucléaires était impossible". Le 4 juillet, lors d'un conseil municipal extraordinaire, "le retrait de Pars-lès-Chavanges a été voté à l'unanimité pour apaiser ce climat délétère", a précisé la maire qui affirme avoir reçu des "menaces de mort".
Le climat a également évolué à Auxon où le conseil municipal, qui avait voté à une très large majorité la candidature, demande maintenant au maire la tenue prochaine d'un conseil exceptionnel pour voter le retrait. "Les élus ont consulté la population qui est majoritairement contre le site, la peur s'est installée et c'est irréversible", a précisé l'adjoint au maire d'Auxon Gérard Fardet.
Selon lui, il est impossible d'avoir un débat constructif avec les opposants,"tout est contesté même ce qui est incontestable (..) J'aurais préféré un débat fondé sur l'intelligence et non sur les passions irrationnelles". Laetitia Corougeat qui préside l'association d'opposants au projet de site d'enfouissement "Auxon dit non", affirme au contraire "révéler les problèmes liés au stockage. Ce sont les élus et l'Andra qui n'ont pas su répondre correctement aux inquiétudes des populations". "L'Andra a des moyens financiers colossaux, mais plutôt que d'acheter les communes, nous pensons que ces moyens devraient être utilisés pour traiter les déchets sur place. Enfouir c'est favoriser l'oubli et nous pensons aux générations futures", a-t-elle poursuivi.
L'Andra a pris acte de cette situation. "Le projet a toujours été fondé sur le volontariat et les élus peuvent se retirer quand ils le veulent", a commenté le député de l'Oise François-Michel Gonnot, président de l'Andra. Il a dénoncé "la campagne de dénigrement, de violences et de mensonges inimaginables" envers les élus. Selon lui, le gouvernement va poursuivre le processus engagé et trouver à nouveau deux communes possibles sur la base des candidatures enregistrées lors de l'appel d'offres. "Nous ferons en sorte d'expliquer mieux le projet aux élus comme aux populations avant que retentissent des effets d'annonce qui laissent libre cours à des campagnes inqualifiables", a-t-il souligné.
Source AFP