Environnement - Déchets radioactifs : 3.115 communes susceptibles d'accueillir le prochain centre de stockage
Après l'appel à candidatures lancé début juin par le ministère de l'Ecologie afin d'identifier des sites volontaires pour accueillir un centre de stockage de déchets radioactifs "de faible activité à vie longue" (5.000 ans au moins), l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) vient d'annoncer que vingt départements environ disposent d'un terrain géologique a priori compatible. Dans ces vingt départements (Ardennes, Aude, Aveyron, Cher, Eure, Indre, Lot, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Seine-Maritime, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges), inclus dans huit régions, 3.115 communes sont "susceptibles d'accueillir le centre", selon l'agence. Ces communes, dont la liste n'est pas rendue publique, mais dont les maires ont reçu un courrier jeudi ou vendredi, sont appelées à faire connaître d'ici au 31 octobre 2008 leur intérêt pour le projet, selon l'Andra. Des études plus approfondies seront ensuite réalisées pour départager les candidats. La démarche "ouverte et progressive, basée sur le volontariat des collectivités locales", selon un document de l'Andra, se veut résolument "transparente".
Les associations écologistes montent au créneau contre ce nouveau projet. "Ce centre est une nouvelle épée de Damoclès sur notre tête. Rien ne peut contenir la radioactivité. En sous-sol, cela partira dans les nappes phréatiques, a dénoncé Michel Marie, porte-parole du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) basé à Chaumont. Si ce projet est si bon, pourquoi les communes se voient-elle offrir une carotte financière ? On en a marre de ce rachat des consciences". De son côté, le réseau Sortir du nucléaire a accusé le ministère de l'Ecologie d'avoir lancé un appel à candidature "bidon" et vient de demander à l'Andra de rendre publique la liste des communes pressenties pour accueillir le futur centre.
Anne Lenormand avec AFP